Auberge du Levant

Isowen écouta attentivement le jeune homme. L'idée qu'il collectionne des signatures la fit sourire. La terre avait besoin de toute sorte de monde pour la remplir. Elle allait lui répondre quand soudain des craquements sinistres se firent entendrent comme si le plafond allait leur tomber sur la tête suivi par des cris de panique.

Le coeur d'Iso fit un bon dans sa poitrine. Son père vint immédiatement la rejoindre et regarda le plafond inquiet. Le bibliothécaire curieux sortit à l'extérieur. Au même instant, un garde entra dans l'auberge essoufflé et dit à tout le monde :

-Je vous prierais à tous de retourner chez vous et de bien fermer vos portes. Nous sommes attaqués. Nous sommes en guerre. Vous saurez plus en sécurité dans vos maisons.

Aussitôt dit aussitôt fait, les quelques clients qu'il y avait dans l'auberge se dirigèrent vers la porte, le visage inquiet et effrayé. En un instant, l'auberge fut vide. Il ne restait plus qu'Iso et son père en plein milieu de la salle. Le garde s'adressa à eux en disant :

-L'armée requisitionne votre auberge afin d'habriter les blessés de guerre. Veuillez s'il vous plaît faire de la place. Vos chambre serviront aux blessés grave. Le tout doit être prêt dans 10 minutes maximums.

Puis il remit son casque et sortit de l'auberge au pas de course. Iso regarda son père. Elle ne devait pas paniquer. Phaëris avait besoin d'eux. Avec l'aide de son père et des cuisiniers, Iso déplaça toutes les tables et les chaises dans le fond de la pièce. Ils allèrent chercher tous les dras propres qu'ils avaient et les étendirent sur le sol afin que les soldats puissent se coucher. Iso n'était pas médecin, mais ferait de son mieux afin d'aider les gens blessés. Les torchons propres servirent à faire des pansements. Plusieurs pichets d'eau furent apportés à Logan (le père d'Isowen) sur le comptoir. Les cuisiniers restant qui n'avaient pas fuis de panique préparèrent quelques mets rapides.

Isowen courut au pas de course dans l'étage supérieur pour voir les chambres. Il y avait quelques débris sur le sol, mais les plafonds avaient tenu le choc. Des fisures étaient visibles sur le sol et sur le plafond. La jeune aubergiste fit une prière muette à sa mère afin qu'elle les aide. Il ne fallait surtout pas que l'auberge cède.

Iso prépara toutes les chambres rendues à la dernière, elle s'autorisa une pause. En soupirant, elle s'étendut sur le lit. Elle était épuisée. Puis, elle se rappela la lettre. Elle la retira de sous son tablier et caressa du bout des doigts l'écriture fine et délicate. Elle l'ouvrit.

Quand elle eut finit la lecture, Iso se mit à rire. Un noble désirait visiter l'auberge. Un habitant de Menzyl désirait connaître l'Auberge du Levant. Il avait une façon charmante d'écrire. Pour le moment, ce monsieur Alcinoos ne devait pas venir. La citée était en guerre.Contre qui, elle ne le savait pas. Peu importait, l'armée avait requisitionné l'auberge pour les blesser qui n'allaient pas tarder bientôt à arriver. Il fallait qu'elle montre la lettre à son père. L'auberge appartenait plus à lui qu'à elle dans le fond. Toutefois, elle était touché que cet homme est pensé à elle. Elle était qu'une apprentie aubergiste. Son père avait une magnique cave à vin. Elle y allait souvent, mais elle ne connaissait pas toutes les noms...

Siyel revint donc à l'auberge et se cassa le nez sur sa porte barricadée...
Enfin pas exactement heureusement pour lui, même s'il étouffa un gémissement et se massa le nez...

Excusez-moi... Il semblerait que la guerre se soit arrêté.. dit-il sans trop savoir si on allait lui répondre...

°Ou peut-être le calme avant la tempête, mais il vaut mieux voir le sablier à moitié vide...°

Son ventre compléta ses propos du grognement caverneux de qui attend son dû depuis plus d'une demi-journée...

De l'autre côté de la porte, Siyel attend du bruit et puis soudain la porte s'ouvre. C'est l'aubergiste. Celui-ci est surprit par ta présence et regarde de chaque côté de toi. Rassuré, il te fait signe d'entrée.

L'homme d'une cinquantaine d'année au temple grise va chercher une table et une chaise. Les 2 cuisiniers qui restaient enlevèrent les couvertures étendues sur le sol. Le propriétaire mit la table et la chaise.

Il éclate de rire quand il entend ton ventre crier famine . Finalement, il t'invite à t'assoier et te dit :

-La guerre est fini dîtes-vous? Je vous remercie sincèrement d'être venu nous avertir jeune homme, même si je crois, c'est votre ventre qui vous a attiré jusqu'ici.

Il te fait un clin d'oeil et poursuit :

-Vous allez être mon seul client pour le reste de la journée et je vous offre pour vous remercier l'omellette que vous avez manqué et une chambre en plus. Ne dîtes rien, tout le plaisir est pour moi.

Puis il s'éloigne, se dirige vers l'escalier et crie :

-ISO VIENT PRÉPARER UN BON REPAS. IL SEMBLERAIT QUE LA GUERRE SOIT FINI POUR LE MOMENT. LE JEUNE BIBLIOTHÉCAIRE EST REVENU...TU M'ENTENDS...

La jeune fille entend son père et s'empresse de sortir de la chambre avec bonne humeur. Du haut de l'escalier, elle se jette dans ses bras et il la ratrappe au vole le visage radieux. Jerico (le père de d'Isowen) la serre tendrement dans ses bras et la pousse dans la cuisine.

Elle prend le temps toutefois de te dire :

-Bonjour monsieur, je suis ravie de vous revoir. Vous aurez le privilège à goûter mon omellette. Du moins, c'est mon père qui me le dit souvent. Il parait selon lui que je suis un véritable cordon bleu. Je vous rapporte le tout dans 5 minutes et en pensant ressorter votre livre. Je vais y écrire quelques mots.

Son père lui tend avant qu'elle disparaîsse dans la cuisine une bouteille de vin et un verre.

-Pourrais-tu ma chérie aller ranger cette bouteille et le verre. Iso hocha la tête. Avec cette bouteille, ce verre et sa tenue de servante, elle avait bien l'air d'une alcoolique. Elle avait des petites pomettes rouges, les yeux pétillants et une énergie malgré le fait qu'elle venait de faire le ménage de toutes les chambres. *C'était une sacrée bonne femme*, se dit Jerico, *tout comme sa mère*.

Je rougirais de honte de dire le contraire, répondit Siyel à jeun depuis la veille.

Il se rassit et reposa sa besace toujours pleine d'un bazar dont il n'arrivait pas à se séparer.

Je vous remercie de votre hospitalité, mais je préfère payer... Avec la guerre et toute les rumeurs qui tournent autour, les gens ont tendance à se serrer la ceinture et ce n'est pas bon pour le commerce...
Il n'argumenta pas davantage, il ne voulait pas paraître trop impoli à décliner cette offre, surtout qu'il ne gagnait que modestement sa vie.

Un peu embarassé par les embrassades de Jerico et de sa fille, il se dit un instant qu'il était peut-être de trop et aurait du leur laisser le temps de reprendre leurs esprits après tout ce remue-ménage. Mais leur enthousiasme manifeste lui fit renoncer à cette idée.

Je suis sûre que je la trouverais exquise, la remercia Siyel, qui, si cela n'était pas contraire à son éthique, se serait mis à manger ses livres.

Il ressortit son livre rempli de phrases plus ou moins sensées écrites par une multitude de personne. Il était fier de se souvenir à la perfection de qui avait écrit quoi. Mais, même si tous ne lui faisait pas la fleur d'inscrire leur nom ou de signer, il possédait un deuxième volume qu'il gardait précieusement dans la bibliothèque, qu'il mettait à jour très régulièrement, et où il recopiait les phrases avec exactitude,précisant à chaque fois le nom de la personne.
Il extirpa également de sa besace la plume or et bleu ainsi qu'un encrier noir.

Je vous remercie de contribuer à ma collection. dit-il avec sincérité.
°Sans quoi j'aurais été forcé de dérober vos listes de courses...°

Siyel agrandissait toujours sa collection, de gré ou de force, les gens lettrés finissant invaiablement par laisser traîner des papiers...

Iso revint avec une grande assiette qu'elle déposa devant le bibliothécaire. Elle s'essuya les mains comme il faut sur son tablier. Son père et les cuisiniers avaient tout remis en ordre.

Comme elle voyait pas son père, Isowen comprit qu'il devait être parti se reposer. Elle en profita pour s'assoier devant Syiel. Elle avait les yeux pétillants et plein de questions, des petites pomettes rouges et un beau sourire.

En fait, il était rare de voir Iso le visage ravagé par la tristesse ou encore avec un humeur d'orgre. Elle était pratiquement tout le temps souriante, compréhensive et à l'écoute des gens. En vérité, son sens de l'humour était sa grande force. Certe, elle n'avait pas voyagé comme Zexxion ou étudier comme Syiel, mais elle avait écouté et remonté le moral de nombreuses personnes. Personne n'avait autant de patience qu'elle d'écouter un ivrogne, un suicidaire et un blessé ou avait une bonne répartie pour les mains baladeuses de certains hommes en manque de sexe.

Elle dit finalement au bibliothécaire :

-Montrez-moi votre livre... Que désirez-vous que j'écrives en fait? Est-ce que mon nom vous suffirait?

C'est en silence qu'Ahekeb entra dans l'auberge. Aucun bruit, aucune ombre n'annonça son arrivée. Cette discrétion involontaire venait sans doute du fait que l'ambassadeur était perdu dans ses pensées, occupé à trouver ce qu'il devait faire.
Mais pourquoi venir à l'auberge pour réfléchir ? Eh bien... Les conversations des autres habitants de Phaëris pouvaient peut-être aider à réfléchir. C'est du moins ce qu'il fallait espérer.
L'endroit était chaleureux, dans tous les sens du terme. Mon ambassadeur retira donc son grand manteau noir (une petite pensée pour Rakinn l'avait amené à choisir cette couleur). Il choisit au hasard une table parmi celles qui n'étaient pas occupées et jeta son manteau sur une chaise qui l'accompagnait. Il prit aussi un moment avant de s'asseoir pour regarder autour de lui. Une jeune femme (l'aubergiste ? qu'en sais-je !) parlaitavec un homme à lunettes qui devait être à peu-près du même âge qu'Ahekeb. A par eux, rien de notable (si, quelques clients habituels d'une auberge...). Ahekeb s'assit enfin.
Il y avait une bougie sur la table. L'ambassadeur la détesta tout de suite. Pourquoi ? Mais je vous en pose des "pourquoi" ? Il détestait la bougie, point ! D'ailleurs, il allait l'allumer, tiens ! Par magie, juste pour voir... Rien qu'avec son regard...
Au bout d'une minute d'efforts pour allumer la bougie, Ahekeb abandonna en soupirant (premier bruit qui trahissait sa présence en ce lieu). La magie n'était vraiment pas son truc. Quel comble pour Phaëris ! Un ambassadeur nul en magie ! Enfin, les allumettes existaient, c'était déjà ça... Fichtre de bougie !
Ahekeb se rappela alors qu'il était venu pour réfléchir. Il s'installa donc confortablement (jambes croisées, un coude sur la table et le torse perpendiculaire) et laissa ses pensées faire ce qu'elles voulaient, tant qu'elles arrivaient à une conclusion à laquelle on n'avait rien à répondre...
... Première conclusion: il va vraiment falloir s'intéresser à la magie, ne serait-ce que pour allumer cette bougie (ci-joint: regard noir à la bougie).

[HJ: vous n'êtes pas obligés de vous intéresser à Ahekeb.]

Siyel se retint de lui répondre qu'en général, trois lettres dont une majuscule au moins, lui suffisaient généralement pour plagier imparfaitement mais crédiblement l'écriture de n'importe quel habitant de Phaëris. N'étant jamais sorti de Phaëris ou presque, il avait plus de mal avec les écritures étrangères, à l'exception de celles des monarques qui finissaient toujours par écrire des missives à Phaëris.

Si je dois m'en contenter, répondit-il, sur un ton conciliant. Mais votre nom et une phrase, ce serait mieux.

°Charmante, cette jeune fille, il faudra que je recommande son auberge.°

Il ouvrit le livre à la page qu'il avait décidé, et le présenta à Isowen, ainsi que la plume.

Sur cette page, trois personnes avaient déjà écrit, et on pouvait y lire "Arrête de me harceler, c'est la première et dernière fois que j'écris dans ton fichu bouquin!", "Je suis censée écrire quoi?", et "1 litre de lait, 1 demi-livre de beurre, des oignons, du tissu ocre, et une jarre".

Un soupir lui fit tourner la tête et il reconnut Ahekeb, l'ambassadeur. Il l'avait aperçu souvent dans le palais, mais n'avait jamais eut le temps de lui proposer d'agrandir sa collection d'écriture.
Et surtout, avec les gens qu'il risquait de cotoyer, il préférait leur voler des lettres que de passer pour un cinglé.

Caliia capitale de la cité magique Phaëris, personne n'est surpri quand il y a une guerre, car tout le monde désirerait possèder les secrets magiques qu'elle possède. Plusieurs villageois disent même que la terre de Phaëris aurait meme des dons. Toutefois, il ne faut pas tout croire ce que les ivrognes racontent.

Isowen aime cette cité, même si quelques fois elle aurait envie d'un peu fraîcheur. Ici, rien n'est plus précieux que son voisin. Jusqu'à maintenant, il ne lui est jamais arrivé de se promener dans la rue sans avoir un sourire ou une tape amicale. Certains voyageurs disent même que les caliinois seraient ensorcellés.

Par contre, aujourd'hui, les gens sont tristes et inquiets. Isowen le sent. L'insertitude se voit même dans leur écriture. Elle devrait rire de ce qu'elle lit dans le livre du jeune bibliothécaire royale, mais ce n'est qu'un ébauche de sourire qu'elle réussit à faire. Habituée de cotoyer les caliinois, elle le ressent quand il y a quelque chose qui ne va pas. Le soupire qu'elle entend de la table voisine lui confirme qu'elle a raison.

Son regard s'arrête sur les traits du jeune homme à qui appartient ce soupir. Il semble être dans les âges du bibliothécaire. Il porte des vêtements plus riches. Il a un maintien impeccable et une allure royale. *Il vient sûrement du palais royal*, se dit Iso. La jeune aubergiste reporta son attention sur le livre qu'elle avant entre les mains et écrit :

Citation :

Revenez autant de fois que vous voudrez, vous serez toujours le bienvenu. Isowen l'aubergiste

Puis elle dépose la plume sur le livre et le fait glisser à son voisin de table en souriant. Puis Iso se penche et lui demande :

-Voilà j'ai terminé. J'espère que le tout vous conviendra. Dîtes-moi connaissez-vous le jeune homme à la table voisine. Il a l'air triste. Voudriez-vous qu'il se joingne à nous. J'hésite à lui demander de peur de le déranger.

(Hrj: Il n'est pas question que je tienne pas compte de ton personnage mon cher. )

Siyel remercia Isowen de son sourire le plus sincère, et quiconque serait entré dans l'auberge à cet instant aurait davantage cru qu'Isowen lui avait donné un rendez-vous galant, plutôt qu'une simple invitation de politesse.

De bonne humeur, Siyel rangea le livre et la plume par des gestes soignés. Déjà la guerre n'était plus pour lui sujet de contrariété. Tant que le feu ne menaçait pas de brûler sa précieuse bibliothèque, tout allait pour le mieux ou peu s'en fallait...

Notre ambassadeur... Ahekeb Ckychenac, je m'étonne que vous ne le connaissiez pas, dit-il à voix basse, conscient qu'il n'est guère glorieux de parler des gens dans leur dos.
Mais peut-être l'ambassadeur était plus connu hors de Phaëris qu'en dedans. Siyel faisait partie de ces gens qui connaissent tout le monde, sans pouvoir se targuer de les avoir pour amis, mais suffisamment pour mettre un nom sur chaque tête et d'aller s'enquérir de la santé de leurs enfants. C'était là une déformation due à son extravagante collection! Comment s'y retrouver dans toutes ses écritures, s'il ne savait qui les avait tracé!

Proposez lui donc, et je pense que si l'idée lui déplait, il devrait être assez diplomate pour décliner l'offre sans se sentir obligé d'accepter, ajouta-t-il, moqueur.

La magicienne de Laÿna était encore plus pâle qu'à son habitude. Se téléporter jusqu'à Phaëris s'était révélé épuisant, et comme elle y venait pour la première fois, elle était tombée au petit bonheur la chance dans une ruelle abandonnée. Heureusement, car Vairë aurait eu l'air maligne en apparaissant en plein milieu du champ de bataille... Ou dans la tente de l'empereur d'Hindell! Car la ville était sous le contrôle de Draggan, cela ne faisait aucun doute. Elle avait croisée une patrouille arborant les couleurs du royaume de la divine lumière, et l'on parlait partout de la mort de Rakinn. La jeune femme songea avec amertume qu'il avait fallu moins d'une semaine pour que Phaëris soit vaincue et son roi assassiné.

*Je me demande quel prétexte fallacieux on a trouvé pour justifier ces actes... Enfin, et maintenant?*

Il fallait que Vairë prévienne Ventus dans les plus brefs délais. Mais elle était coincée ici pour la journée, alors autant en profiter en allant recueillir des informations supplémentaires. Par chance, cela faisait peu de temps qu'elle avait accédé à son titre. Elle pouvait passer incognito, sans pour autant trop tenter sa chance. Les soldats d'Hindell allaient être très vigilants... Histoire d'éviter une possible rébellion.

*Mais tu ne perds rien pour attendre, Draggan, si tu t'imagines pouvoir impunément envahir un autre royaume...*

Au même moment, la magicienne épuisée passa devant la devanture d'une auberge. Et stoppa immédiatement. Elle mourait de faim. De plus, quoi de mieux qu'une auberge pour entendre les derniers évènements? En entrant, elle retira sa capuche. Une douce chaleur se répandit dans son corps, et une délicieuse odeur de nourriture lui chatouilla les narines.

*Manger...*

S'asseyant à une table, Vairë observa l'activité des autres clients. Elle ne savait pas à quoi elle s'attendait, mais elle fut déçue. De la résignation et de la tristesse. Où était la révolte dans tout ça? Elle soupira en attendant que n'importe qui vienne prendre sa commande.

*L'ambasadeur*, pensa Iso. C'était la première fois qu'elle le voyait pourtant. Il ne devait pas sortir souvent du palais royal. Elle rougit jusqu'à la racine des cheveux à la réponse de son compagnon. Elle hocha la tête et se leva.

Puis les portes de l'auberge s'ouvrirent sur une belle dame. Isowen regarda si son père était revenu de sa sieste, car le monde commençait à entrer. Lui qui pensait qu'il n'y aurait plus de monde aujourd'hui. Elle le vit derrière son fameux comptoir. Il lui fit signe qu'il s'occuperait de la dame. La jeune femme lu fit un grand sourire.

Iso se dirigea ensuite vers la table de l'ambassadeur et toussota afin d'attirer son attention et lui dit :

-Bonjour monsieur l'ambassadeur. Je me demandais si cela vous tenterait de venir vous joindre à nous.
Isowen lui montra du regard la table voisine.

-Vous en profiteriez pour me dire qu'estl-ce qui vous ferait plaisir. Vous semblez triste et un peu de compagnie fait du bien d'habitude. Ne vous sentez pas obligé, par contre, ce n'est qu'une suggestion et une requête de ma part. C'est assez étrange qu'une personne tel que vous viennent dans une auberge.

Pendant ce temps, Logan, le père d'Isowen se dirigea vers la dame, sortit son callepin et rendu à sa hauteur il lui sourit en disant :

-Bonjour madame, que puis-je faire pour vous faire plaisir. Désirez-vous le menu du jour? Notre spécialité du jour est un bon ragoût fait maison avec des légumes frits. Si vous désirez quelque chose à boire, nous avons du bon vin, de l'hydromel, de la bière, différents jus rafraîchissants.

L'ambassadeur accepta son offre. Iso était très contente et lui dit avec un grand sourie :

-Vous m'envoyez ravie. Je vous en prie suivez-moi.

La jeune aubergiste le guida jusqu'à la table voisine où se trouvait Siyel. Elle l'invita d'un geste à s'assoier. Puis elle dit :

-Monsieur l'abassadeur, je ne sais pas si vous connaissiez déjà Siyel. C'est le bibliothécaire de la bibliothèque royale. Il a une impressionnante collection de signature. Je ne crois pas qu'il est la vôtre par contre.

Isowen fit un clin d'oeil à Siyel.

-Moi, je m'appelle Isowen. Je suis honnorée de votre présence. Désirez-vous quelque chose à boire ou à manger. Est-ce que tout va bien au château? J'ai eu connaissance de la guerre, mais aucun villageois n'est revenu à l'auberge depuis la fermeture de force par les soldats du roi.

Vairë était assise derrière la table d'Ahekeb, et elle fut aussi surprise que ce dernier lorsque Isowen l'accosta.

*A-t-elle dit Monsieur L'Ambassadeur? Cet homme serait-il l'ambassadeur de Phaëris? En ce cas, la chance me sourit... Je ferais mieux de ne pas le perdre de vue.*

Mais, peu sûre de ce qu'elle avait entendu, la jeune femme se contenta de le regarder en silence s'éloigner à une autre table. Elle fut brutalement tirée de sa réflexion par l'aubergiste venu prendre commande. La magicienne lui rendit son sourire, plus par mimétisme qu'autre chose, car son regard restait sombre.

"Eh bien... Je vais prendre le menu du jour, plus un pichet de bière, une miche de pain et un plateau de fromages. Ah, oui, et si vous aviez une tourte à la viande... Et des fruits évidemment. Merci."

Malgré son petit gabarit, Vairë mangeait de tout, et dans des quantités impressionnantes. Cela surprenait, mais après avoir vécu dans la faim durant de nombreuses années, on apprenait à profiter de la nourriture dès que l'on pouvait.
La magicienne n'en oubliait pas pour autant sa mission. L'air désinvolte, elle demanda donc au vieil homme quelques renseignements:

"Dites-moi, vous ne connaitriez pas la raison de tout ce bordel, par hasard?"

Ciel ? Non, Siyel. Drôle de nom... Mais pas si horrible. Plutôt beau, même. Et son porteur n'avait pas l'air bien méchant. Il en allait de même avec Isowen: beau prénom pour quelqu'un qui n'était pas vraiment dangereux (en apparence). Ahekeb décida qu'il pouvait faire confiance à ces deux-là et c'est serein qu'il s'assit sur la chaise froide désignée par Isowen.
Connaissait-il Siyel ? De nom. Peut-être qu'il l'avait déjà vu, mais dans ce cas, il ne s'en souvenait plus. Et il n'avait pas l'habitude de squatter les bibliothèques, préférant la sienne. Est-il dans les habitudes d'un collecteur de signatures de se faire discret ?

"- Je doute que ma signature ai beaucoup de valeur, mais si ça peut vous aider à aggrandir votre collection..." dit-il en se tournant vers le bibliothècaire.

Puis, à Isowen:

"- Au château ça va... A la Hindell. Il y en a à qui ça plait, il y en a à qui ça déplait... Rakinn ayant été tué,c'est Draggan de Hindell qui a pris sa place et... Je crois bien qu'il veut nous imposer sa religion."

Il eut un petit moment de silence. Durant ce moment, il s'aperçut (hé bah mon vieux, c'est pas trop tôt) de la présence de Vairë. L'ayant noté quelque part dans sa tête, il finit:

"- Ca va finir en massacre, c'est sûr. La plupart des habitants n'accepteront pas une religion qui n'a jamais appartenu qu'à Hindell..."

Et lui, qu'allait-il faire ? Exécuter les ordres. On lui avait bien dit: il devait obéir au roi, pas à lui-même.
Oui, mais en cas d'empereur d'origine non-contrôlée ? On verra, on verra... Au fond, il n'est pas si terrible, ce Draggan... Non ?

"- Vous avez du jus d'abricot ?"

Enfin, l'auberge ! Après avoir dû traverser toute la ville pour y parvenir, il n'était pas mécontent de pouvoir sentir l'appétissant fumet qui se dégeagait des fournaux. En ouvrant la porte en bois, qui fit tinter une petite clochette, Astyan découvrit que malgré l'occupation l'auberge avait encore un certain nombre de clients.
Il avança lentement parmi les tables pour prendre le tmeps d'identifier les quelques personnes présentes. A dire vrai, il n'en connaissait aucune pourtant...la dame d'apparence noble qui siégeait seule dégageait quelque chose de singulier mais étrangement familière. Il ne sut pas où s'installer tout de suite et attendit donc que l'aubergiste vienne lui proposer une table. Néanmoins après quelques secondes, il reconnut cette aura mystique qui englobait cette femme: De la magie.

Il prit alors lui même l'initiative de s'assoir en face d'elle, car il était curieux de tout nouveau mage et, au delà de ça, il n'avait encore jamais sentit une forme de magie comme elle semblait en posséder. La dame leva le regard vers lui lorsqu'il s'assit en face, si bien qu'il se sentit obligé de s'excuser, en quelques sortes...

Pardonnez mon impolitesse, j'avais pensé qu'un peu de compagnie ne vous dérangerait pas...

TABLE DE VAIRÏ ET ASTYAN

L'aubergiste prend note la commande de la dame. D'un air enjoué il lui dit :

-A la bonne heure, ma chère dame, j'aime bien les femmes qui ont de l'appétit.

Il allait répondre à la question de la dame quand un jeune homme entra et se dirigea vers la table. Le père d'Iso était très content, car depuis quelques jours il voyait de nouveaux visages. Comme le nouveau client s'adressait à la dame. Il ne désira pas les interrompre. Il dit néanmoins :

-Je vais aller donner votre commande à mes cusiniers et je reviens afin de répondre à votre question. A moins, que le jeune homme qui est avec vous puisse vous répondre. Votre repas sera prêt dans 10 minutes environ.

Logan s'adressa au monsieur :

-Et vous monsieur, désirez-vous quelque chose ou préférez-vous y réfléchir?


TABLE DE SIYEL ET AHEKEB

Isowen restait sans voix à l'annonce de la mort du roi. Pourquoi n'était-elle pas courant? Avait-elle eu les oreilles bouchées depuis quelques jours? Elle l'avait peut-être entendu, mais comme la plupart du temps c'était des rumeurs, alors elle n'en avait pas tenue compte. Iso l'avait vu une fois le roi. Il était bien entouré par ces gardes.

Hindell, le roi Draggan, elle ne le connaissait pas. En fait, elle ne connaissait aucune cité à part Phaëris. Comme l'ambaseur le disait, les villageois n'accepteront pas de se laisser mener. Il allait avoir de la lutte. Les gens de Phaëris était un peuple fier et se tenait. Le roi Rakkin venait d'ici et il avait été accueilli à bras ouvert comme tous ces décendants.

Plongée dans ces réflextions, elle n'entendit pas la demande du jus d'abricot de l'ambassadeur. Elle rougit et lui dit :

-Pardon monsieur vous disiez... Je m'excuse. J'avoue que l'annonce de la mort du roi Rakkin m'inquiète. Je connais bien les habitants de Phaëris et comme vous le dîtes il va y avoir un massacre. Dîtes-moi pourquoi vous ne vous proposez pas comme roi... Vous venez d'ici. Vous êtiez en contact avec le roi Rakkin et je suis persuadée que les villageois vous appuyeraient. Je serais prête à vous appuyer. Croyez-vous que le roi Draggan s'opposerait à vous en sachant que vous avez l'appui de tous les villageois.

Ahekeb ne comprit pas tout de suite la réaction d'Isowen. Pourquoi était-elle si étonnée ? La réponse lui vint tout d'un coup, et il dut en tirer à peu près le même air qu'Isowen, mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Ce que ses espions lui rapportaient, l'ambassadeur n'était pas obligé de le crier sur tous les toits. Enfin, Hindell ne pourrait pas cacher cent sept ans la mort d'un roi. Mais tout de même...
Et Isowen, connaissait-elle Rakinn ? Peut-être. Ou peut-être pas. Mais de mémoire d'homme, jamais un changement de Roi à Phaëris ne s'était fait sans sa petite période de regret. Les nobles allaient beaucoup écrire dans les semaines à venir...
Puis Isowen propossa à Ahekeb de devenir roi. La proposition fut accueillit avec un sourire.

"- Moi, roi ? Pourquoi moi ? Qui dit que je gouvernerais mieux que d'autres ? Et si les villageois acceptaient de m'appuyer, pourquoi n'appueraient-ils pas leur voisin ? Si l'on voulait être sûrs que le nouveau roi convienne au peuple, il faudrait pour cela demander l'avis de chaque bourgeois, chaque villageois..."

Pour lui, il était clair qu'il ne serait jamais roi. Et est-ce qu'un ambassadeur reçoit la même formation qu'un prince ?

"- On pourrait faire choisir le peuple.. Si Draggan ne s'y opposait pas. Mais je pense qu'Hindell compte faire de Phaëris son royaume et pour ça il leur faudrait un roi d'Hindell. M'est avis que Draggan ne laisserait pas un Phaërissien (ou plusieurs) prendre le trône..."

Mais il devait bien y avoir une solution au problème... Quel problème ? Le problème que la mort du roi Rakinn ai fait de son royaume une nouvelle province d'Hindell ? On appelle ça une évidence, pas un problème. Quoique... Peut-être qu'avec une bonne gueguerre, les Hindells retourneraient chez eux... Mais on n'allait pas faire la guerre comme ça, sans préparation, sans plan et sans chef !

* Il faudra tout de même que je m'achète quelques bouts d'armure en plus... On ne sait jamais.*

[HJ: paix à l'âme de Siyel qui en revenant va avoir à lire toute une pagede RP à l'auberge...]

*Hooo, le service est rapide dit donc !*

Eh bien...je prendrais bien une pinte de bière fraîche et du ragout avec des patates, s'il y a, dit-il avec un air réjouit.

Il se retourna vers la noble dame en face de lui, sa curiosité piquée à vif. Il oublia toute politesse, ne se présentant même pas, et figeant ses yeux dans ceux de la femme il demanda avec une once de courtoisie:

Quelle était cette question dont parlait le tavernier ?

Astyan ne put s'empêcher de contempler subrepticement le faciès et les traits fins de celle se tenant devant lui. Ses cheveux soigneusement coiffés, sa peau si lisse et légèrement brillante, ses boucles d'oreilles aussi pointues et que son petit nez et ses lèvres d'un rose appuyé...Mais ce qui attirait le plus le regard du jeune homme étaient les yeux colorés et expressifs de la dame, avec cette petite douleur dans le regard, cette petite ombre qui rend les gens fréquentables...
Il se rendit compte que la fixer ainsi était des plus malvenu et il secoua un peu la tête, attendant la réponse à sa question pour pouvoir tenter de répondre à la question dont il n'avait pas encore connaissance.

Siyel salua l'ambassadeur lorsque celui-ci vint s'asseoir à sa table.

Rassurez-vous, le but n'est pas de vendre ma collection, aussi je n'ai que faire que votre signature n'ait nulle valeur pécunière.

Et il ressortit de nouveau son précieux livre à signature, la plume bleu et or, ainsi que l'encrier noir, et les présenta à Ahekeb.

Il observa les deux nouveaux venus dans l'auberge... La première, ne semblait pas habillé à la mode de Phaëris, et du même coup, l'intérêt que Siyel pouvait trouver à lui dérober une phrase s'en trouva décuplé. Mais, ne désirant pas faire fuir la clientèle d'Isowen, il s'en abstint pour le moment. Le second, Astyen... ou Astyan... Il ne savait plus trop... Mage de son état, ça c'était chose certaine. A moins qu'il décide de déserter Phaëris, il aurait tout le loisir de lui voler des écrits à un autre moment...

Les propos d'Isowen à l'encontre d'Ahekeb le firent sourire, et il mit la main devant sa bouche par politesse.
°Il y a cinq minutes, elle ne le reconnaissait pas, et maintenant elle voudrait lui voir une couronne sur la tête...
Même si, si ça se trouve, il suffirait de dire qu'il a un vague lien de parenté avec Rakinn pour qu'on s'imagine qu'il ferait un bon roi...°

Restons lucide, pourquoi Draggan s'emparerait-il de Phaëris, si c'était pour nous laisser gouverner à notre guise? demanda-t-il sur un ton purement rhétorique et avec un cynisme qui ne lui ressemblait guère.
Reste juste à espérer qu'il aura la jugeotte de ne pas nommer à la tête du royaume le premier Hindellien qu'il trouvera, ou la bêtise de nous envoyer un idiot aisément influençable...

Amer était le bibliothécaire. Mais guerre, religion et ouvrages faisaient mauvais ménage. Mais bien trop souvent, le guerrier se défie du savoir, et la religion ne veut voir pulluler que ses propres écrits.

-A la bonne heure, ma chère dame, j'aime bien les femmes qui ont de l'appétit.

Vairë sourit à l'aubergiste, franchement cette fois. La perspective d'un bon repas améliorait sensiblement son humeur. Entre temps, le possible ambassadeur s'était éloigné avec la jolie jeune fille pour rejoindre un troisième personnage. Elle fut surprise de constater qu'il portait des lunettes, objet qui ne courait pas franchement les rues, et qui n'était pas donné non plus. A ce moment, un grand jeune homme entra dans l'auberge. La magicienne leva automatiquement les yeux vers lui, pour constater qu'il s'arrêtait devant sa table. Elle leva un sourcil en guise de questionnement.

-Pardonnez mon impolitesse, j'avais pensé qu'un peu de compagnie ne vous dérangerait pas...

Oh, c'était donc ça. Vairë resta silencieuse un instant, puis un sourire amusé s'afficha peu à peu sur son visage.

-Si vous l'avez pensé... Je vous en prie, asseyez-vous.

La jeune femme ne le montrait pas, mais avoir de la compagnie ne lui déplaisait pas du tout. Et puis, plus elle rencontrerait d'habitants de Caliia, et plus elle en saurait sur les récents évènements. Elle remercia en pensée l'aubergiste d'avoir orienté la conversation sur le sujet.

-La question que je lui ai posé?

Vairë se rendit soudain compte que son nouveau compagnon la dévisageait. Cela l'amusa, les hommes ayant plutôt tendance à fuir la jeune femme étrange et renfermée qu'elle était. Mais elle était ici incognito, pas la magicienne de Laÿna, et Astyan avait l'air agréable. Il fallait juste qu'elle s'assure qu'il ne soit pas trop indiscret... Vairë pria pour que le jeune homme évite de poser trop de questions, histoire qu'elle n'ait pas trop à lui mentir.

-Je lui ai simplement demandé s'il connaissait la raison qui a poussé l'armée d'Hindell sous les remparts de Caliia."

Vairë laissa le silence s'installer, troublé par les échos de conversation de la table d'à côté.

-Mais il me semble que j'ai oublié quelque chose d'important, reprit-elle brusquement. Puis-je savoir à qui j'ai le plaisir de m'adresser?

Oh, excusez moi, je me nomme Astyan. Je suis un magicien de ce pays.

Cette nouvelle sembla attirer un peu plus l'attention de Vairë et les soupçons du jeune homme sur elles se concrétisèrent: Elle était étrangère...Il l'avait senti dans son aura magique, mais il était si facile de fournir de fausses informations...
Néanmoins, il attendrait qu'elle se dévoile elle-même, n'ayant pas envie de causer la moindre gêne avec un interrogatoire qui ne le concernait pas du tout. Il souria puis répondit:

Caliia est la caiptale de Phaëris, comme vous devez le savoir. Hindell a décidé de s'approprier Phaëris pour en faire sa province et donc ils ont choisis une offensive sur la capitale...
Mais entre nous, je pense qu'ils cherchaient autre chose...je ne saurais dire quoi, mais on ne déclenche pas une guerre par pur plaisir, même à Hindell.

Astyan lui parlait comme s'il la connaissait depuis longtemps. Il n'était pas tout à fait innocent dans ses paroles, il espérait bien que si la personne en face était influente et d'un autre royaume, elle tiendrait compte de la situation pour aider Phaëris. Astyan était à peu près sûr que Vairë n'était pas une habitante d'Hindell, elle l'aurait envoyé balader depuis longtemps déjà si cela avait été le cas...

Si Hindell comtpe attaquer le reste des royaumes pour s'octroyer le pouvoir absolu sur Vaelya, alors ils sont en bon chemin ! Phaëris était la seule nation qui avait un tantinet de réelle tactique militaire et nous nous sommes faits écraser. Les Aliagans ne pensent qu'à eux et les sorciers de Meznyl se préoccupent eux aussi bien peu du reste de Vaelya. Seuls les habitants de Layna, qui sont connus pour le désir de justice, pourraient se dresser contre Hindell...mais Layna est aussi connue pour être passive...

Astyan avait commencé son explication avec le plus grand sérieux du monde, mais petit à petit ses propres pensées se mêlaient à ses paroles pour en donner un discours pessimiste. On pouvait clairement voir sur son visage qu'une ombre de désespoir guettait la moindre chute de bravoure pour s'implanter en lui.

Le meilleur moyen de bouter Hindell hors de ces frontières serait une révolte incessante et une stabilité politique si fragile qu'aucun noble de Hindell ne veuille devenir roi. Mais c'est tout simplement impossible...

Ahekeb prit le livre que lui présentait Siyel (livre ou carnet ?). Sans plus s'attarder sur la couverture, il s'intéressa d'abord aux signatures que contenait le livre. On pouvait voir quelques "messages" plus ou moins aimables, écrits plus ou moins bien. Ahekeb reconnut le signature d'Isowen et s'y attarda un peu, sans savoir pourquoi. Finalement, il attrapa la plume.
L'ambassadeur faisait mine de réfléchir, le front légèrement plissé et le regard fixé sur un coin de page. D'une oreille, il écoutait ce que disaient Vairë et Astyan. De l'autre, il entendait Siyel. Au bout d'un certain temps, il commença à écrire:

"Dans l'espoir de voir un jour ce livre noirci des signatures de Vaeliens..."

Pas très sûr de son orthographe, Ahekeb murmura un petit "vous me corrigerez" à peine audible. La grammaire ne l'avait jamais vraiment intéressé, sa logique variant d'une règle à l'autre. Enfin, il ne faisait pas trois fautes à chaque mot et était lisible (il pouvait même se vanter d'avoir une belle écriture: des lettres à la fois rondes et fines liées mais jamais trop, appuyées mais sans faire de pâtés...)
Ahekeb souffla un peu sur l'encre dans l'espoir de la faire sécher plus rapidement, puis il rendit à Siyel ce qui lui appartenait.

"- Il serait étonnant qu'un roi comme Draggan puisse nommer un idiot au pouvoir. Les Hindells ne sont pas si bêtes... Si ça se trouve, ils ont même un plan B en cas de révolte... En gros, nous ne pouvons rien faire pour le moment..."

Les derniers mots s'accompagnaient d'une grimace qui semblait cacher un peu de douleur...

[Correction à venir]