Salle de réception

La toute nouvelle ambassadrice s'était installée confortablement dans son siège au moment même où l'empereur de Hindell avait pénétré dans la salle. Les mains croisées sur les genoux, le menton bien haut, ses yeux se posèrent sur le monarque étranger avec un intérêt tout particulier.

Puis Erathor entra. Il était maladroit d'arriver ainsi, mais elle fut quelque peu soulagée. Pourtant ce ne fut que de courte durée.

Jamais de ton sa vie Rowane n'avait été aussi estomaquée par le comportement de quelqu'un que celui d'Erathor. Sa surprise et son mécontentement était si fort qu'elle se permit même de faire une courte grimace. Les commissures de ses lèvres tombèrent soudainement avant de revenir à leur place.

Il fallait être complètement aveugle pour ne pas remarquer que l'ambiance générale avait été fortement refroidie par les propos grossiers du marchand. Ignorait-il donc les avantages de traiter avec Hindell ?

°Hindell représente des milliers de soldats à armer et à nourrir. Ce ne peut être que bénéfique pour un royaume marchand comme Aliagan.°

Elle ne s'en était pas rendue compte, mais naturellement, elle s'était levée d'un bond entre le moment où Kâhak avait fait mention de Phaëris et celui où Draggan avait sorti sa missive. Sa chaise, balancée en arrière par la force de son élan, tomba au sol dans un bruit sourd. Les deux mains posés sur la table, elle regarda d'en bas le monarque étranger,mais n'osait rien dire sans en avoir reçu l'ordre.

°Contrairement à cette Mélisandre, je sais tenir ma langue, mais pourtant, ce ne seraient pas les mots qui me manquent pour faire part de mon indignation. Il faudrait même en inventer de nouveaux.°

L'envie de prendre cette unique pièce qui avait été mise sur la table la démangeait atrocement. Elle aurait voulu l'attraper des mains de l'ambassadrice d'Hindel lpour la lancer sur Rakinn de toutes ses forces.

°Si ces affreux Phaëris sont à l'origine des troubles de notre peuple, je me ferai un plaisir de tuer moi-même leur roi.°

Elle lança un regarde étonnamment éloquent au duc Kâhak. Un de ces regards qui disaient : laissez-moi voir ce message, après tout, je suis votre ambassadrice. Mais elle n'osait pas formuler ceci à voix haute.

Kâhak pris la missive, puis tourna son regard vers Rowane dont la chaise était tombé par terre. Il parcourut la missive des yeux, et un rictus sadique se dessina sur ces lèvres. Il posa la missive à côté de lui, replier. Son regard se planta dans celui de Draggan.

Peut-on vraiment se fier à ces informations ?

Kâhak s’était levé en repoussant la missive au centre de la table.

°Je vais m’en faire une descente de lit… Faire cela à Aliagan, c’est impardonnable !!!°

Le regard de Kâhak était devenu sombre, comme si quelque chose de mauvais se profilait dans son esprit.

Azylune n’avait pas pu entré dans la salle ou avais lieu l’entrevue, ne faisant que partie de l’escorte de son seigneur, elle avait du rester dans le couloir avec les quatre doigt de la main. Mais même malgré la présence des quatre meilleurs guerriers de Hindell, Azylune ne se sentait pas tranquille. La tension entre les hommes d’Aliagan et d’Hindell était palpable, et elle était gênée des regards que lui portaient les hommes d’Aliagan.

°Et dire que j’ai vue suffisamment d’hommes d’Aliagan dans ce palais pour tous nous tuer… je ne sais pas comment font les quatre pour rester calme…
°

Décollant les mains de la table, Rowane se redressa de toute sa hauteur.

°Bien, qu'il en soit ainsi !°

Les longs cheveux bouclés de la jeune femme tombèrent lourdement sur ses belles épaules. Ce changement de salle la déconcertait un peu.

°Pourtant, nous sommes aussi bien ici qu'ailleurs. Quoique je crois que nous ferions mieux d'aller chercher Rakinn, même si ce n'est pas la faute des Phaëris, je voudrais tellement le voir au fond du puits.°

Elle jeta un rapide coup d'oeil à Mélisandre, elle n'y pouvait rien mais cette femme l'intriguait réellement.

Kâhak menna le petit contingent vers les appartements du palais, il s’adressa alors a voix basse à un garde de sorte que personne ne l’entendit. Puis s’exclama a voix haute sous l’effet de la surprise.

Comment cela il n’est plus là ?

Le garde un peu gêné répondit d’un ton peu assurer, comme s’il craignait pour sa vie.
Et bien euh… il… il est parti… vers la salle du trône je crois…

Kâhak tourna les talons vers le petit groupe.

Rendons nous dés maintenant à la salle du trône…

°Mais qu’est ce qu’il est aller faire là-bas… Trinir… humm…°

Kâhak avait un sourire crispé. Il prit la direction de la salle du trône.

La discution continuait et Erathor ne changeait pas d'expression, jouer ainsi avec un peuple aussi dangereux l'interrogeais

*mais a quel jeu joue t'il*

il gardait le silence, n'osant dire quoi que ce soit, après tout... kahak avait bien plus de pouvoir qu'il n'en aurait jamais

puis vint le message, qui visiblement, ne l'intrigeait gere plus que cela et enfin Kahak... kahak qui avait l'air satisfait, satisfait de se qu'il venait d'apprendre.

A la nouvelle du changement de salle, Erathor se leva simplement, et attendit d'etre le dernier pour sortir et ainsi etre le plus proche possible des invités

d'un élan simple, sans aucune apparence de sentiments, il lanca

"Je vois que Trinir ne perd pas son temps"

Sans trop savoir après quoi -ce qui manifestement s'avérait être "qui"- ils cavalaient, Mélisandre suivait également le régent, et pour une fois, n'émit qu'une protestation silencieuse devant les messes basses des deux dirigeants.

Elle surprit le regard de Rowane, et se dit qu'il était bien dommage qu'elle en soit réduite à jouer les potiches, la nature l'ayant vraisemblablement doté d'un cerveau.

Si vous n'avez rien de mieux à nous montrer que les dédales de vos couloirs, je vous assure que la visite de la citadelle d'Aliagan est une joie que je laisserais volontiers à d'autres...

Elle tourna la tête vers Erathor, comme si le scruter eut permis de déchiffrer davantage ses propos.

°Trinir? Ah oui, l'enfant-roi...°

Vu l'accueil que vous réservez à vos invités, dit-elle au marchand dont elle ne connaissait toujours pas le nom, celà ne m'étonnerait pas que l'on préféra la compagnie du roi à celle de vos semblables...

°Qu'allons-nous donc trafiquer dans la salle du trône ? Nous risquons de tomber sur notre très cher futur roi, Trinir. S'il y avait bien une personne que je n'aurais pas voulu que nos invités rencontrent c'est bien lui. On ne fait pas mieux dans le domaine de l'enfant-roi-tyran. Enfin bref, Draggan a été lui aussi enfant...°

La famille Oropher avait vu d'un très mauvais oeil le fait que la reine Lina se soit fait engrosser par un étranger et encore plus lorsqu'elle avait appris que cet enfant, un garçon pour couronner le tout, allait monter un jour sur le trône.

Gracieuse, Rowane tourna la tête en direction de Mélisandre lorsque celle-ci lui adresse la parole.

°Je vais très bientôt programmer la visite de nos geôles, ne sois pas si impatiente.°

Il ne fait aucun doute que certaines personnes pourraient tuer pour se trouver à votre place, affirma-t-elle de so ton le plus neutre. On pouvait tout aussi bien y entendre une menace qu'y voir une remarque des plus banales.

Il ne faisait aucun doute non plus que la toute nouvelle ambassadrice d'Aliagan faisait partie de ce genre de personnes,même si elle n'en avait pas l'air. Elle n'ajouta rien de plus.

Elle ne se mêla pas de la conversation entre Erathor et Mélisandre, mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne l'écoutait pas.

Erathor avait toujours se fameux foulard et quand Mélisandre fit sa remarque, il n'en parut pas vraisemblablement touché

" il semblerais que la divine lumière vous ai grillé une partie de votre esprit... pour ne pas raisonner ainsi en ses lieux "

bien que cela était une provocation pur et dur, c'était dit avec une tel simplicité, une tel dextérité du langage... qu'on aurait put concevoir ses paroles comme celle d'un charmeur... sauf que les mots ne correspondait pas

il jouait a un jeu dangereux, mais ce marchand avait l'habitude de se genre de pirouette

Mélisandre le toisa, et répondit avec un sourire condescendant :

Ne craignez pas pour, la lumière saura éclairer mes pas, bien que je ne sois pas apte à comprendre ses desseins.

Puisse-t-elle pardonner à mon humble personne, de ne pouvoir souffrir vos inepties plus longtemps.

Et se détournant vivement, elle avança à grands pas, et entra dans la salle du trône à la suite de l'empereur de Hindell et du régent d'Aliagan.

°Un régent qui croit pouvoir se jouer de Hindell à sa guise, une sotte toute en courbettes, un marchand puéril, et maintenant quoi? Un enfant-roi? J'espère juste que les enfants d'Aliagan ne reçoivent pas l'arrogance au berceau...°