Un garde ensommeillé en surveille la porte jour et nuit, même si davantage la nuit que le jour.
Luxueuse est la demeure de la duchesse, le sol est couvert de tapis épais, pour éviter de se geler les pieds, et de grandes tapisseries, de valeur inégale couvrent les murs. Dans la cheminée, le feu dévore avidement les bûches, procurant une chaleur bienvenue.
Il n'y a que deux pièces, un grand vestibule, ou débouche la cheminée, et où une grande table accueille d'éventuels visiteurs, et la chambre de la duchesse, de la même taille, où Mélisandre entrepose toutes ses affaires, et où un grand lit disparaît presque sous de lourdes couvertures de fourrures.
Mélisandre, aussitôt entrée, verrouilla la porte et se défit de ses épaisseurs de fourrure et son armure d'apparat, car bien que beaucoup plus légère qu'une vraie, elle finissait par lui peser sur les épaules. Un grand baquet d'eau froide l'attendait et elle ne se fit pas prier, il était hors de question qu'elle reste sale, et un froid glacial qui vous saisit les os, valait toujours mieux que la chaleur suffocante de Phaëris.
Et il se murmurait dans les couloirs, que le roi de Phaëris était mort, et qu'il n'y aurait pas de guerre...
C'était bien la peine que le roi la renvoie au château! Au moins Azylune, ne finirait pas transpercée à coup d'épée dans les jours à venir...