Portes de la cité

Voyant Bethingel arriver au loin, un sourire indéchiffrable se dessina sur les lèvres de la duchesse.

°Tiens donc, voilà que tout Hindell déménage à Aliagan. On pourrait raser la forêt et installer un fort...°

Non pas que je veuille abuser de votre hospitalité, commença Mélisandre sur un ton poli. Mais désirez-vous vraiment que notre entrevue ait lieu au nez et à la barbe d'une centaine de personnes?

Non pas qu'elle désirât un entretien privé, mais la garde d'Aliagan aux portes et l'escorte de Hindell regroupaient un nombre non négligeable d'oreilles. De plus s'installer devant les portes d'Aliagan était indigne de Hindell, et elle refusait que l'on fasse honte à Draggan et à la sainte lumière de Hindell.

Kâhak eut l’air d’être satisfait de la réponse de Draggan, il se contenta d’un léger sourire. Puis il reprit la route vers la salle de réception.

Bien sur que non, Mademoiselle d'Asshaï. Ce serait bien trop… dangereux…

°Un conseil d’urgence… Quelque chose ne va pas, et cela pourrait donc bien concerner Aliagan également… Se mettre d’accord sur certaines choses, nous verrons cela…°

Kâhak ne se préoccupa pas plus des nouveaux arrivants. Il se contenta de mener ses invités jusqu'à la salle de réception.


[HJ] Excusez ma promptitude, mais je vous épargne les différentes étapes inutiles comme les portes du palais, la cours du palais et les couloirs de ce dernier. Rendez-vous directement au 38. Eeeuuuuhhhh merde non c'est pas ca ^^. Rendez-vous directement à la salle de réception. [/HJ]

°C'est étrange à quel point cette ambassadrice peut parler plus en son nom qu'en celui de son peuple. Est-ce l'ambassadrice de Hindell ou d'un nouveau royaume personnel s'appelant Mélisandre ?°

Mais pour ne pas être de trop mauvaise foi, Rowane remarquait aussi qu'il était temps de se rendre dans des lieux plus propices à la négociation. Des gardes aliagans s'étaient déjà approchés un peu trop près à son goût. Mais quelque part, il était normal qu'ils veuillent apprendre ce que leur régent avait l'intention de faire de ces Hindells.

Tournant gracieusement les talons, elle suivit d'un pas lent et mesuré le duc.

Bethingel se retira vers le campement, vaguement embarassé d'une arrivée qui eût certes put se faire de manière moins cavalière. Mais peu importait. Il n'y avait pas eu cissure, restait à espérer que le reste de l'entrevue se déroule dans des conditions profitables aux deux royaumes. Nul n'était besoin d'ordres, le roi les ayant déjà briefés, il informa juste la compagnie de la prochaine venue des autres membres du conseil.

Broyant sa main gauche de sa main droite, il triturait ses lèvres tout en fixant la citadelle aux tours de nacre. Il allait de droite à gauche à l'intérieur du camp, bavardant avec les uns, mangeant avec les autres, riant avec certains. De temps en temps, il sortait une liasse de parchemins recouverts de notes et calculs complexes et l'étudiait longuement avant de reprendre sa errance.

Un cavalier monté sur un petit cheval blanc des montagnes arriva en vue de la cité d'Arvensis. Avisant un campement surmonté du drapeau de Hindell, il le rejoignit au petit trot.

Hola voyageur, veuillez vous identifier déclara le sergent de garde à l'entrée du camps. Le cavalier ôta sa capuche et le soldat se mis au garde à vous.

Entrez, messire, je vous en prie, votre venue nous a été annoncée.

Lorinn Winkelried, Archimage de Hindell, mit pied à terre et confia son cheval à un palefrenier avant de se diriger vers la tente de commandement au centre du campement. Avant d'y arriver, toutefois, il aperçut le Connétable Bethingel et il se porta donc à sa rencontre.

Messire le Connétable, je vous salue bien bas. Puisse la Lumière vous illuminer par ses milles bienfaits. J'ai fais aussi vite que possible lorsque j'ai reçu l'avis de réunion.J'ai travaillé à restaurer l'efficacité de nos mages de guerre et je pense être en mesure d'affirmer que j'ai résolu en partie la problématique liée à l'affaiblissement de la magie.
J'espère que cette convocation ne fait point suite à une offense qu'Aliagan aurait pu commettre envers notre bien aimé Empereur, la Lumière le bénisse, mais je ne puis que supposer qu'il s'agit d'une affaire grave étant donné l'urgence qui sous tendait cette convication.

Savez vous quelle est la situation séante ? Notre bon Empereur prépare-t-il une manoeuvre ?

Encore une fois occupé à errer, Bethingel, les mains croisées dans le dos, vit un homme dans la fleur de l'âge, habillé à la manière des grands érudits, se porter à sa rencontre. Il s'inclina légèrement, sans sourire-en sachant que chez lui un sourire n'était dû qu'à l'ironie d'une situation, ce qui le faisait parfois pouffer de rire discrètement alors que le contexte ne s'y prêtait à priori point-. Néanmoins, son maintien était sincèrement respectueux.

-Archimage Winkelried, c'est un honneur. Puisse la Lumière vous bénir autant de fois que vous la louez vous-même. Je me réjouis de voir que vous avez grandement oeuvré pour le bien du royaume. Moi-même ait sérieusement retravaillé l'organisation de nos osts, et, pardonnez-moi si j'ai l'air de me vanter, j'espère leur avoir encore accordé un dégré d'effficacité supérieur. La Lumière nous dira si cela est correct.

Quand au comment et au pourquoi de cette réunion, je n'en sais hélas pas plus que vous. Le message de sa Majesté a été bref, je sais juste qu'il s'agissait d'affaires de la plus haute urgence. Je ne puis hélas vous infirmer grandement sur la situation. J'ai cru bon d'informer Arvensis de notre arrivée, de crainte qu'une arrivée non-annoncée de nos personnes si près des murs de la capitale ne perturbe grandement les négociations, et soit même considérée comme un accident diplomatique.

Il allait demander quelle était la raison des récents problèmes magiques, mais il jugea que ce n'était pas son affaire. Lui s'occupait des osts, et s'il pouvait être informé, cela allait de soi, de l'acttualité politique, un tel secret ne le regardait en rien. Si l'Archimage jugeait bon de lui en parler, il serait tout ouïe, mais il attendrait qu'il lui en fasse la suggestion.

-Je ne puis non plus dire combien de temps les pourparlers peuvent durer. Pendant ce temps, nous pourrions peut-être parler de nos mages de guerre, et de leur réforme...

Il fit un geste diplomate vers la tente de commandement.

L'Archimage suivit le Connétable vers la tente de commandement tout en répondant.

Et bien, je serai curieux de connaître la mission que vous comptez confier à mon corps d'armée. Nos mages de guerre devraient pouvoir déployer leurs capacités maximales pendant un temps d'environ une heure, dépendamment de leur mission, bien entendu.

Ils arrivèrent à la tente, les soldats les saluant avec grand respect avant de leur ouvrir.

Et bien je vous écoute, Connétable, quelle réforme désirez vous appliquer à mes hommes ?

L'Archimage s'installa dans un des fauteuils qui avaient été disposés pour accueillir la future réunion du conseil de Hindell. Il sortit sa pipe qu'il bourra de tabac avant de prendre une allumette et de la tremper dans un petit flacon, ce qui eut pour effet de l'enflammer. Le magicien tira quelques bouffées de sa pipe avant de reposer son regard sur Bethingel.

Bethingel observa un instant les volutes du fumée s'échappant de la pipe de l'archimage, les doigts en pyramide, les coudes posés sur la table.

-Et bien, ils feront clairement partie des unités de soutien, mais le véritable changement se fera au niveau technique, navré pour l'aspect condescendant que cela pourrait avoir au premier abord, ajouta-t-il.

Vous savez sans doute que de nombreux engins de guerre ont été ajoutées à nos armées, et la grande utilisation du grégeois pour ces mêmes machines...les mages de guerre auront ainsi pour nouvelle fonction la prévention des accidents, l'efficacité de nos groupes de soutien, voire l'augmentation de leur puissance de feu. Autrement, une grande utilité sera dans l'usage de sorts d'illumination, détourner l'attention, piéger les bataillons, en plus des sorts inendiaires, qui, certes très puissants, seraient trop coûteux en énergie magique... or, en ce moment, nous ne pouvons en permanence nous le permettre.Enfin, ils pourront égalemment, en cas de situation critique, former des bataillons de la dernière chance aux côtés des unités d'élite et charger l'adversaire.

Le soutien logistique pourrait être aussi une fonction, et sans douter égalemment l'espionnage, le sabotage, etc...

Il garda la même position qu'au début, attendant la réponse de l'Archimage.

Lorinn écouta les missions que ses hommes devraient remplir et attendit que le Connétable ait fini de les exposer avant de donner son avis sur la question.


La maîtrise du feu grégeois et des incendies sera chose aisée pour nos Cryomanciens expert dans la magie de glace. Mes hommes ne maîtrisent point les magies incendiaires alors je suis fort aise que vous n'en ayez pas besoin. Nos Lumanciens devraient être en mesure d'aveugler épisodiquement nos adversaires ou de les plonger dans l'obscurité. Nous avons aussi mis au point un sortilège faisant apparaître un ange de lumière. Cela n'a certes pas de grande valeur au combat, mais c'est très impressionnant et la crainte de la Sainte Lumière gagnera sans doute nos ennemis tandis que nos hommes s'en sentiront plus forts. En combat, nos Cryomanciens peuvent agir sur des lames pour les rendre glaciales comme la mort et causer des brûlures par le froid. Ils peuvent aussi bloquer les sorts incendiaires ennemis ou encore dresser des murs de glace.

Toutefois, les exploits dont je vous parle sont réalisable quand la magie est pleine et entière, pas diminuée comme aujourd'hui. Nous ne pourrons pas déployer tout notre arsenal mais nous pourrons quand même user de notre art. Cela vous donne-t-il des idées, Connétable ?

Lorena, observait, les allées et venues dans le camp établi devant l’entrée de la cité. Tous étaient plus ou moins agités, les tours de garde se succédaient et le Roi, Mélisandre et Azylune ne revenaient toujours pas… Elle espérait que tout ce passe au mieux.
Un peu plus tôt dans la journée elle avait aperçu quelqu’un entrer dans une tente avec le comandant, elle se demandait qui cela pouvait-il être, mais n’étant pas de nature à ce mêler de ce qui ne la regarde pas elle demeura là sans bouger, en silence, discrète, scrutant la moindre chose de ce qui ce passait au sein, et aux abords du camp.

Bethingel se renfonça dans son siège et médita quelques instants, les yeux fixés sur les nombreuses feuilles et cartes qui recouvraient son bureau. Puis, il se pencha à nouveau vers l'Archimage, coudes posés et les doigts en cadran.

-Il est évident que nous devrons nous passer un moment de vos arts, et ne les utiliser qu'en grand besoin, je rougis presque de le dire. Et vu que nous allons apprendre à tuer par d'autres procédés, les mages seront plus utiles en ce moment aux sorts d'illusions, même si ils devront demeurer peu fréquents, d'une part afin de ne pas épuiser leurs énergies magiques, d'autre part car une nouvelle stratégie perd de son interêt à mesure qu'elle est souvent appliquée.

Je pensais à rester dans le domaine de l'arme psychologique: effets lumineux, mais aussi fumées, motifs effrayants, et beaucoup de manipulation des effets de couleur. Quels procédés de cet ordre nos mages ont-ils dans leur arsenal?

Nous possédons deux types de magie. Les magies basées sur la lumière et les magies basées sur la glace. Par la magie de la Lumière, nous pouvons créer des effets lumineux impressionnants mais pas des illusions convainquantes. Nous pouvons plonger l'ennemi dans le noir, ce qui a souvent un effet désastreux pour leur moral. Nous pouvons aussi créer des formes d'ombre pour instaurer la peur dans le coeur de nos ennemis, aussi bien que nous pouvons créer des formes de lumière. Par contre, elles seront immatérielles. Pour une guerre psychologique, cela peut être efficace sauf si l'ennemi sait que les formes ne sont pas dangereuses, quoique la superstition des gens du commun les rendent enclins à tourner talons en voyant un monstre d'ombre ou un ange de lumière les charger.

Toutefois, je puis vous assurer que nous pourrons user de notre magie à pleine puissance pendant de brèves périodes et de la magie diminuée en permanence.

Nous pouvons aussi, dans le cas d'un combat contre une armée ennemie bien dotée en magiciens, contrer les sortilèges ennemis, si vous le souhaitez.

Le magicien tira quelques bouffées sur sa pipe, s'amusant à faire des cercles de fumée.

-Ma foi, tout cela est parfait, et sera bien suffisant pour les objectifs que nous nous fixons en ce moment.

Pendant un instant, le silence pesa, puis le Connétable se pencha vers une imposante boîte de bois noir, polie et vernie à merveille. Il la saisit, et la posa sur la table, avant de la déplier. Un jeu d'échec se révéla aux yeux des deux pairs.

-Si il n'y a rien à ajouter, que diriez-vous de nous détendre tout en aiguisant nos méninges? Dit-il avec un air plus lumineux et un sourire dévoilant des canines plus longues qu'à la moyenne. Ce jeu d'échec est tout à fait original, je l'ai commandé à un théoricien militaire fort doué à l'art de la sculpture à petite échelle. Comme vous le voyez, c'est un jeu riche et très développé. Le principe est de réaliser une simulation de campagne. Vous pouvez choisir parmi les pièces et les unités qui vous conviennent, mages, piquiers, massistes, etc...et créer votre armée personelle. Les joueurs ont chacun un fief de départ, et des points d'armée dans lesquels vous pouvez piocher pour constituer vos osts.
Cela semble un tantinet compliqué, mais je vous assure que l'on se prête rapidement au jeu, et qu'il est bien plus simple qu'il n'y paraît.

Il regardait l'archimage avec un air posément enthousiaste, tout en faisant bien voir qu'il était disposé à remettre la partie à plus tard et à discuter d'affaires importantes, si il en restait pour le moment.

En une fraction de seconde, l'expression de Bethingel avait radicalement changé. Relaxé et serein, son visage était devenu, sitôt le roi arrivé, tendu, crispé, alerte, une lueur enflamée, presque démente, embrasait ses yeux, et l'énergie qu'il dégageait était presque palpable. Il salua rapidement la délégation, puis, sa cape noire virevoltant dans les airs, il s'empara de plusieurs enveloppes posées sur son bureau, et sortit de la tente. Il se précipita sur les éléments assignés à la comunication, et leur donna missives et instructions.

Puis, il courut de long en large dans le camp réveiller les soldats assoupis.

-A vos chevaux, bande d'apathiques engourdis! Prenez vos armes, vos affaires, et chacun à sa dizaine!

Il sauta sur son cheval, et réitera son manège.

-Dans une minute, on est partis! Pages, amenez les montures de la suite de Sa Majesté, bon sang!

Cela dit, il vit les pigeons voyageurs, missive accrochée à la patte, prendre leur envol.

-On démonte pas le fort, pas le temps! A l'aube, on est à la frontière est de Hindell!

Tout était prêt pour la guerre prochaine. Hindell, qui disposait déjà largement des plus grands effectifs, avait d'une armée ré-organisée et d'une qualité meilleure encore qu'à l'origine. Le continent allait trembler.

Lorinn se leva dès qu'il aperçut l'Empereur pour respecter l'étiquette et il s'inclina alors que son souverain lui donnait ses ordres.

Oui, votre majesté impériale.

L'archimage de Hindell sortit de la tente de commandement et fit signe à un aide de camps.

Oui, Archimage ?

Vous porterez ce message à mon assistant, au château de Drzelfjen. Ordre de l'Empereur. C'est une mission qui doit aller très vite et il n'y a pas de place pour un échec. S'il s'avérait que vous ne puissiez le porter en temps et en heure, vous pourriez bien vous retrouver à assiter le Connétable Frankenmayer.

Mais le Connétable Frankenmayer est mort !

Précisément...

L'aide de camps ouvrit de grands yeux en comprenant les implications de la réplique de l'archimage... Il prit le message et détala comme s'il avait le diable aux trousses, sautant sur un cheval et partant au grand galop vers l'est, pour rejoindre la capitale de Hindell.

Satisfait, l'Archimage Winkelried retourna dans la tente de commandement.

Le message est en route, votre majesté impériale, et il arrivera vite. Où désirez ma présence ?

Lorena, observant toujours, postée à l'entrée, vit l'Empereur arriver d'un pas vif et décidé, traverser le camp et pénétrer dans la tente de Bethingel, puis en ressortir quelques instants plus tard, et repartir après qu'il ai dit quelques mots à la Dame aux cheveux rouge qui l'accompagnait...
Quelque chose se tramait, elle le sentait, cela n'était pas bien difficile à deviner...
S'armant de sa fidèle épée elle avança à grands pas vers la tente d'où sortait déjà le commandant pour donner ses ordres.
Ses soupçons étaient fondés...
Elle ne savait ni pourquoi, ni où mais une bataille se préparait.
Elle acquiesça de la tête, signe qu'elle avait saisi, son visage était fermé, impassible, et comme elle tournait déjà le dos pour aller chercher sa monture il ne pu voir l'étrange sourire qui étira ses lèvres de manière presque animale.
Quelques secondes plus tard elle était prête à partir.
Attendant les ordres elle flatta le cheval, nerveux à l'approche du départ. Tout comme elle le fougueux animal se calmerait sitôt qu'ils seraient partis guidés par la toute puissante Lumière.

Le deux hommes étaient arrivés devant les portes de la ville. Le soir commençait à tomber et Spell ressentait des signes de fatigues musculaires. Etant marchand, ils rentrèrent dans la ville sans aucun problème sans qu’on leur pose trop de question. Même en cette fin de journée, il y avait une multitude de personnes, marchands pour la plupart qui parcouraient encore les rues de la ville. D’ailleurs celles-ci étaient remplies d’échoppes en tout genre, comme si tous les produits du monde pouvaient se trouver dans l’une de ses boutiques. Même si il en avait tant entendu parlé, spell fut surpris de voir tout ça.

« Galyen, il nous faut trouver une auberge pour aller nous reposer. Nous irons voir le régent demain matin. Je ne pense pas qu’à cette heure, je puisse encore le déranger. Au fait pour répondre à ta question, je pense bien payer avec les pièces d’or que le roi m’a donné pour le voyage et ne t’inquiète pas ta chambre sera aussi réglée.
J’ai relu la lettre, une fois devant les gardes protégeant l’entrée à ses quartiers privés, je ne pense pas que tu pourras m’accompagner. Si ça te gênes pas je te donnerais de l’or et de demanderais d’aller acheter du nécessaire médical, seconde raison de mon voyage à Aliagan. En fait la réponse du régent Kahâk, m’informe que je suis attendu et donc pas avec un de mes confrères. Je ne souhaite pas le vexer ou le contrarier, la pourrait être nuisible à ce que je suis venu obtenir.
Enfin, as-tu des objections ?? Sinon cherchons une auberge…. »

Spell regardait le jeune homme. Il avait pensé à ce détail de la lettre pendant qu’il marchait jusqu’aux portes. Bien que ça l’arrangeait dans un certain sens, d’un autre il se retrouverait seul devant le régent. Il espère au moins qu’il le laissera dire un mot. Les différentes rumeurs sur le Régent le décrivait comme ayant la lame facile et pourquoi payer un produit si on peut l’avoir gratuitement. Voilà un raisonnement qui lui filait tout de même la chair de poule, enfin il aurait tout le temps de penser à une parade demain.

HJ : Galyen est tout de même un jeune homme âgé de trente ans soit 3 ans de plus que toi mdr : HJ

La facilité avec laquelle ils entrèrent dans la ville laissa le garde déguisé en marchand un peu perplexe. S'il avait eu plus de conscience professionnelle, il aurait moins flâné et ce serait plus inquiété de son... enfin de leur avenir. Après tout, les Aliagans n'étaient pas connus pour leur sympathie, leur politesse, mais plutôt, étrangement, pour leurs poisons. Allez savoir pourquoi, c'était peut-être que des fausses rumeurs. Cette rue semblait, dans tous les cas, bien animée et plutôt agréable. Les échoppes étaient bien approvisionnées et Galyen avait l'impression de pouvoir y trouver tout ce dont il rêvait, mais n'avait absolument pas besoin.
Il se tourna complètement pour faire face à Spell et plongea ses yeux verts dans ceux de son interlocuteur.
[color=green]Oui, vous avez raison, il vaut mieux éviter de mettre notre hôte en colère en venant à une pareille heure. Il doit sûrement trouver du repos dans ses appartements à l'heure qu'il est.[color]
°Enfin moi, je serais peinard dans mon lit avec un bon bouquin. Enfin un régent doit être toutes les nuits en bonne compagnie. Je n'ai pas à me plaindre de la mienne, elle n'est pas trop mal fichue...°
Il ne l'avait pas quitté des yeux, semblant ne jamais ciller. De toute façon, même ciller était fatiguant pour lui.
Je ne m'inquiète en rien pour ma chambre, je l'aurais réglée moi-même s'il l'avait fallu. Enfin, c'est bien mieux ainsi. Je ne veux pas me plaindre...°Je ne suis pas assez motivé pour ça...° mais il y a mieux qu'une paie de garde.
Il passa une grosse main dans ses longs cheveux. Encore une fois, il regretta de ne pas les avoir coupés.
Nous ne partagerons pas la même chambre ?
Il y eut comme une espèce de regret dans sa voix.
Ça pourrait être dangereux...
Il laissa cette phrase en suspens. Il fit mine de s'intéresser à une épée qu'il avait vu briller dans la vitrine d'une jolie armurerie.
Vous n'avez pas peur d'affronter les gardes de Kâhak seul ? Certes, il s'attend à voir une personne, mais tout de même... C'est un peu risqué. Mais en même temps, vous êtes mon supérieur, je ferai tout ce que vous voudrez...
Il aurait voulu ajouter quelque chose, mais se retint, ce n'était pas correct.
Je ferai vos courses sans aucun problème. Il me semble que tout se trouve facilement ici tant qu'on a assez d'argent. Par contre, je ne suis pas très doué en médecine, il faudra me donner une liste précise et m'expliquer comment reconnaître un bon produit d'un mauvais. Je ne voudrais pas faire mourir quelqu'un à cause de cela.
°Faire mourir les gens, c'est chiant, après on a un tas de papiers à faire. Je n'aurai jamais le courage de les affronter si jamais.°
Mais cette solitude demandé lui paraissait louche. Enfin bon, bref, il était trop fatigué du voyage pour se poser plus de questions.
Allons chercher une bonne auberge.°En même temps, s'il me laisse du temps libre, j'aurai le temps d'envoyer un pigeon à ma mère.°

/HRP/ Je le sais très bien….lolll….mais pour moi trente ans, c’est encore jeune au vue de mon âge dans la vie normale. Si tu penses que trente ans c’est plus être encore jeune alors à 60 piges c’est la tombe….mdr…./HRP/

Au bout de vingt minutes les deux compères trouvèrent une auberge. Spell Holld avait réfléchi au propos de Galyen et en entrant dans l’auberge le ventre bien vide, il constata.

« Je ne sais pas toi mais je meurs de faim. Je te propose un petit repas typique d’Aliagan. »

Il s’arrêta devant le bar puis sans se retourner.

« Pour revenir à ce que tu m as dit tout à l’heure. J’ai pensé payer ta chambre car le Roi m’a donné cette bourse pour les frais de ce voyage et tu fais parti intégrant du voyage. De plus je pensais bien que la solde d’un garde ne devait pas être très élevé. Quand à partager une chambre, je vais malheureusement passer une grande partie de la nuit à m’occuper de mes plantes ainsi qu’à produire une petite quantité de potion avec celle-ci. Je souhaite donc être tranquille pendant cette opération moins difficile que ça en à l’air mais pour laquelle une concentration importante est demandée.
Enfin, pour demain je suis bien trop fatigué pour stresser mais c’est vrai que pendant tout notre chemin j’ai pensé à cette entrevue. J’espère seulement que le Régent est assez droit pour négocier cette affaire convenablement. Enfin dans le cas où je ne ressortirais pas, tu pourrais rentrer pour mettre le roi au courant de tout ça, pour qu’il se méfie du Régent. Plus que le motif de la lettre, c’est aussi d’un point de vue stratégique que j’ai pris cette décision. Tu as vu le nombre de gardes dans la première enceinte, je pense qu’il y en a deux à trois fois plus dans la partie plus fortifiée de la ville. Donc même si tu m’accompagnais et bien que je ne doute pas de talents de soldats et de manieurs d’épées nous risquions de perdre la vie tout les deux si les choses tournent mal. Voilà je ne t’ai pas tout dit tout à l’heure pour avoir ton opinion sur ma décision mais maintenant que je t’ai tout dit, ne pense tu pas que c’est la meilleure solution ?"

Spell fit signe au tavernier de s’approcher, laissant le temps à Galyen de réfléchir. Il lui demanda deux chambres puis allait commander deux repas quand il réfléchit que le garde ne lui avait pas donné de réponse.

« Je commande un ou deux repas au fait »

HJ : Je suis désolé, je ne voulais pas t'insulter ou insulter les trentenaires. Je m'excuse réellement. Je pensais simplement que, comme beaucoup de joueur, tu n'avais pas fait l'effort de lire ma fiche. Voilà, je suis encore passer pour un débile et un kevin (enfin, c'est presque synonyme)... : HJ

Ce furent sûrement les vingt minutes les plus longues de toute sa vie. Finalement, la capitale d'Aliagan, c'était plutôt chiant passé un certain moment, surtout quand on en avait marre de marcher.
°Mettre les mots "mourir"et "repas typique d'Aliagan" dans une même phrase n'est pas des plus judicieux. Enfin, je ne le ferais pas, c'est un peu tirer le diable par la queue.°
Non merci, je préférerais un bon repas typique de Laÿna.
°A Laÿna, on ne craint pas d'ingérer du poison en même temps que sa boisson ou son repas quand on est un simple voyageur.°
Mais il savait qu'il ne pouvait pas ne pas se nourrir. Techniquement et psychologiquement °c'était impossible. Il ne pourrait pas survivre sans au moins un bon morceau de viande par jour, un peu de légume,un laitage, un gâteau, des céréales... Un grand corps comme le sien, c'était de l'entretien. Et même lorsqu'il ne faisait rien, il dépensait beaucoup d'énergie.
Le garde écouta attentivement son supérieur.
°Parfait... je suis un peu près l'équivalent d'une valise. Mais une valise qui a des pattes.°
Il y a des jours où Galyen se disait qu'il aurait mieux fait de mourir à la naissance ou d'être sourd ou assez stupide pour ne pas s'imaginer de telle chose.
Oui, je comprends, vos plantes doivent être choyées si vous voulez que le régent d'Aliagan s'intéresse à vos potions.
°Mais malgré les apparences, je suis très délicat, je sais m'y prendre avec les plantes. Au moins, on a pas à courir après... en général.°
Il fit craquer son cou, il ne se sentait pas à l'aise.
°"Opération moins difficile que ça en a l'air', "concentration". Mais, j'ai vraiment l'air aussi abruti que ça, je suis capable de me concentrer.°
Dire que le garde était un abruti dans ce cas était un peu un abus de langage, "pas très aidé par la nature au niveau intellectuel" convenait mieux. Il n'aimait pas à ce qu'on lui fasse remarquer qu'il ne se concentrait pas, mais au fond, ce n'était pas si faux que ça. Se concentrer, c'est si fatiguant. De plus, il n'avait aucun raison valable de se fâcher, il ne connaissait rien aux plantes et aux potions. Il se contenta donc de faire ce qu'il faisait le mieux, se taire en fixant son interlocuteur.
Le régent ne porterait tout de même pas la main sur un pauvre marchand Laÿna, si ? Je ne vois pas vraiment où serait son intérêt. Aliagan n'est pas assez puissante pour défier Laÿna en tuant ainsi quelqu'un sans une excellente raison. Aucun problème, je ferai comme vous dites. Je ne suis pas suicidaire, je sais bien que je ne peux pas me battre contre une armée, mais il est toujours bon de me le rappeler..
Le garde fronça les sourcils. Il n'aimait pas faire ça,mais c'était plus fort que lui.
Mais il faut que je sache. Auriez-vous par hasard une bonne raison de vous faire tuer ?
La question était assez stupide et malformulée, mais il ne voyait pas comment le demander autrement.
Lorsque Spell passa à la commande du repas, le grand blond se tâta.
°Un ou deux repas ?°
Un ou deux repas par personne ?

Spell Holld regardait le garde avec étonnement. Il lui demandait son avis et le garde lui répondait si il souhaitait mourir. Voilà une question qui surprit beaucoup Spell. Que pouvait il répondre à ça. Il cachait en effet la vraie raison de sa présence ici, mais le problème est qu’il était le seul à connaître les vraies raisons et même le Régent l’ignorait. Cela pouvait devenir dangereux, mais il n’avait pas le choix et pour Laÿna et pour lui-même. Il sortit de sa réflexion quand le garde répondait si c’était par personne le nombre de repas. Il surprit sur son propre visage un sourire franc, chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Décidemment ce garde était surprenant et ne manquait pas de ressources. Alors qu’il pensait passer un voyage ennuyeux, c’est tout le contraire et au final il trouvait Galyen intéressant et loin d’être dénué d’un esprit vif. Il baissa la voix et reprit

« Je ne souhaite pas mourir plus que ça, malheureusement Aliagan est un pays où le commerce est rude, et pourquoi payer quand on peut avoir une denrée rare gratuitement, si tu vois ce que je veux dire. De plus qui penserait une seconde que je souhaite négocier un pacte contre ces plantes, j’aurais eu plus intérêt à ne pas ébruiter le fait que je possède ce bien et profiter de la somme rondelette que j’aurais pu tirer sans même négocier au Régent. Ma mort est une alternative que je dois prendre en compte, mais le bien que pourrait découler de cette vente est bien trop important pour que je pense de trop à ma propre personne. Avec toi en retrait, je m’assure que si je meurs notre roi soit tout de même au courant de la finalité de ma vie et surtout de la méfiance qu’il doit en tirer »

Spell sourit, se retourna vers le tavernier.

« Je pense que je vais vous laisser voir avec mon ami ce qu’il souhaite prendre comme repas. Je ne voudrais pas brider son appétit »

Il partit s’asseoir à une table attendant que Galyen termine de passer sa commande

Durant un instant, Galyen eut l'horrible impression d'avoir posé LA question qu'il ne fallait absolument pas. Il se sentit un peu comme un boulet, de ceux qui ne savent jamais lorsqu'il faut parler ou se taire.
°Moi et ma grande g... j'aurais mieux fait de me la fermer.°
Lorsqu'un beau sourire éclaira le visage de Spell Holld, il y eut une petite amélioration au niveau du stress du garde. Il ne se sentait plus aussi lourd. Quand son interlocuteur baissa la voix, il tendit un peu plus l'oreille et s'approcha un peu plus de lui.
°Encore heureux qu'il ne veuille pas mourir, ce serait plutôt dommage. Mais il n'empêche que cette histoire est étrange, je n'y comprend pas grand chose. Bon, je vais faire semblant de tout comprendre. Allez Galyen, hoche de la tête en signe d'assentiment.°
Il hocha donc de la tête, donnant presque réellement l'impression qu'il avait tout compris. Après tout, le marchandage, la politique, ce n'était pas sa tasse de tête. Lui, il était garde et connaissait son travail... enfin un peu près...
Lui aussi se mit à chuchoter pour répondre.
Oui, bien évidemment que je vois. Les Aliagans sont connus pour leur façon très particulière de marchander, mais surtout pour leur fourberie. A Laÿna, enfin surtout parmi les gardes, c'est de notoriété publique. De toute façon, ils n'ont jamais gagné une bataille autrement qu'avec de petits coups bas.
Ce n'était pas du mépris qu'il y avait dans sa voix bien au contraire. Il admirait secrétement ces hommes capables de renverser leur sort par la ruse plutôt que par la force.
Ces plantes sont vraiment incroyables. J'ignorais que de pareilles choses pouvaient sceller le sort de quelqu'un, faciliter des négociations d'un pacte ou faire la fortune d'un homme. Je serai prêt en toutes circonstances à vous servir, même si l'ordre est de vous abandonner. Je transmettrai au roi Ventus (ou à un autre s'il n'a pas changé entre temps) tout ce que vous voudrez même si c'est une nouvelle aussi tragique que la mort d'une personne.
°Mon ami, c'est plutôt flatteur comme titre.°
Un peu honteux, avec l'impression d'être un goinfre, Galyen regarda s'installer son supérieur. Il était dangereux de dire au grand blond qu'il pouvait commander ce qu'il voulait surtout quand ce n'était pas lui qui payait.
Il sourit bêtement.
°Alors comme ça, il ne veut pas "brider mon appétit". Non, non retiens-toi, ne prend rien de trop cher ou de trop gras, tu pourrais devenir malade et il n'a pas besoin d'un garde à moitié mourant.°
Je voudrais une petite omelette forestière avec un petit morceau de jambon...
°Bon, rien de trop original là-dedans.°
un peu de patates avec du lard, mais pas beaucoup...
°Ca fait pas un peu trop de porc tout de même ?°
une part de flan au lait d'amande...
°Je vais finir par devenir énorme, il va falloir que je pense à faire du sport... un jour...°
Enfin, il avait commandé un peu près de quoi nourrir la population de tout Laÿna deux semaines durant les périodes de vache maigre.
du pain, un verre de lait et un broc d'eau.
Le tavernier le regarda d'une manière étrange. Oui, il le savait, il n'avait pas besoin de manger tout ça en une fois, mais il en avait envie et ça lui suffisait.
°Au pire, je pourrai toujours payer moi-même si c'est trop cher.°
Un autre homme penserait à déclencher une bagarre générale pour s'enfuir sans payer, mais lui était bien trop fatigué pour ne faire qu'y penser.
Le serveur lui présenta une assiette bien garnie, mais qui n'était pas non plus indécente.
°Ouf, il ne faut pas non plus que je nous fasse trop remarquer.°
Il remercia l'homme, prit son repas déposé sur un grand plateau et rejoignit Spell Holld, content comme un gamin.
Vous n'avez rien commandé ?