Désert de Phaëris (Sud-Ouest)

La chaleur du soleil ayant finalement raison de la jungle de Laÿna, le sable l'emporte sur la végétation, se laissant parfois aller à former des dunes délicates, ou des monceaux de gravats. A l'horizon vers l'ouest, dominent les montagnes de Hindell, déchirant le ciel de leurs aiguilles acérées.
Tout n'est que chaleur et cristaux de quartz polis par le vent...

C'est à la faveur de la nuit, que le bateau d'Alcinoos et d'Alcynia atteignit la côte sablonneuse.
Emmitouflée dans un manteau de foururre qui la protègeait des âpres morsures du vent du désert, Alcynia descendit du bateau, glissant ses pieds dans le sable fin du désert de Phaëris. Poli par les vents depuis des siècles, aucun tapis n'eut été plus doux.

Elle lança un regard vers Alcinoos, n'osant lui intimer de venir la rejoindre, mais ne lança nul regard en arrière. Au delà de la mer, se dressaient les tours de Meznyl, au pied desquelles les vagues les plus téméraires ne faisaient que mourir. Mais ce n'était pas chez elle, d'aucune façon, elle n'avait pas à y retourner.

Hé bien, nous y voilà, déclara-t-elle simplement.

Une partie du désert à traverser, et ils attendraient les portes de Phaëris. Comment pourraient-ils bien les franchir avec les guerriers de Hindell aux portes, elle ne préférait pas y penser.
N'importait que le soulagement d'être de retour en cette terre accueillante, le scintillement des étoiles et l'éclat blafard de la lune sur le sable du désert.

L'impitoyable Nombre de messages : 53 Age : 34 Date d'inscription : 08/12/2007

Quel beau et éclatant spectacle que ce soleil de sang baignant les dunes...Quelques étoiles faisaient déjà apparition dans le ciel pur de Phaëris. Pour revenir à un sujet plus terre à terre, les puissants et noirs chevaux d'Hindell galopaient depuis un quart d'heure le long de la côte, chevauchés par des soldats en cape indigo, Bethingel en tête.

Depuis plusieurs semaines, l'inactivité pesait sur l'armée Hindell, Bethingel, et à peu près tout le monde. Le Connétable était assez heureux de ce débarquement inopiné d'inconnus hères, premièrement parce qu'on verrait de nouvelles têtes, mais surtout pour l'intérêt de la situation. Un groupe aussi discret ne pouvait qu'être important.

Ca tombait bien, voici donc que quelques silhouettes se profilaient au loin. Eperonnant leur monture, les Hindell trotèrent vers ces mystérieux nouveaux arrivants. Au loin, on pouvait apercevoir une frêle embarcation voguant vers on ne savait où.

Le groupe s'arrêta à distance respectable. Au cas où, ils avaient emmené avec eux une dizaine de chevaux, mais Bethingel fut surpris de voir que l'infime groupe était vraiment infime.

-Bethingel Katz, pour vous servir, messire et dames.

Il aimait éviter de donner son titre, et observer la réaction d'autrui face à ce qui semblait être un modeste officier.

-Que venez-vous faire en territoire fraîchement conquis, et en ces temps troublés, sauf indiscrétion? Ajouta-t-il avec un sourire ironique. Cela fait longtemps que nous n'avons eu l'oportunité de voir du monde ( nouveau rictus discret), et l'armée Hindell serait ravie de vous offrir bonne chère et repos.

Il amena par la bride les chevaux sans cavaliers.

-De beaux purs sangs, n'est-ce pas? Permettez-moi d'être votre guide. Nous converserons en route, histoire de faire connaissance.

Il aimait égalemment fausser le cliché de l'Hindell peu amène, rustre et brutal.

L'ancienne reine crut que son coeur avait cessé de battre. Mais échappant à la mort, elle eut alors le loisir cruel de voir des inconnus s'avancer vers le bateau, leurs ombres torturées s'étirant démesurément sous le soleil couchant.

Elle s'emmitoufla dans son manteau, craignant que la richesse de sa parure ne la trahisse. Dardant sur le connétable un regard indéchiffrable, elle pesa ses mots avant de répondre :

Je vous remercie pour votre accueil.

Elle aurait volontiers envoyé promener ces importuns, mais sous couvert de politesse et d'amabilité, elle avait le sentiment que l'armée de Hindell n'était que peu disposée à les laisser vaquer à leur guise.

Elle se fendit d'un sourire charmeur. Elle devait se présenter, elle ne le savait trop bien, et dévoiler la raison de sa venue! Alcynia d'Aliagan, venue réclamer son royaume? Du délire pure, c'était servir en quelques mots, au moins 3 raisons de la tuer...
Mais si la langue d'Alcinoos fourchait, elle se retrouverait en facheuse posture!

Je me nomme Alcynia, le hasard ayant voulu que je reçoive le nom d'une reine de Phaëris... Mais n'ayez crainte, mon destin n'est pas le sien, et je n'ai d'autres désir que d'apprendre l'art des mages de Phaëris... A condition bien sûr que votre occupation, n'ait pas mis fin à toute relation avec l'extérieur? Meznyl ne se connait nul ennemi, et jamais n'avons brandi d'épée contre Hindell! ajouta-t-elle sur un ton ingénu.

°Mais une boule de feu bien sentie, voilà qui ne leur ferait pas de mal...°

Ce serait un plaisir de voyager à vos côtés, déclara-t-elle avec douceur.

°Plus tard viendra l'heure de vous rappeler le goût du sang, des larmes, et de la chair carbonisée... Phaëris n'est pas à VOUS! PHAERIS EST MIENNE ! °

Mais Alcynia était née à Aliagan, elle avait appris l'art de la mesquinerie. Ne révélait sa rage que la lueur folle qui brillait dans ses yeux, et se confondait alors avec le reflet de l'astre solaire en des cieux irisés.

C'est avec un sourire envoûteur qu'elle emboîta le pas à Bethingel, et lorsqu'elle monta sur la monture qu'il lui présenta, c'est à regret qu'elle renonça à la démence de galoper jusqu'à Caliia.

Reprenant avec soin son rôle d'ingénue jouvencelle, elle demanda :

Mais qu'à donc conduit Hindell si loin de ces montagnes? Manquiez-vous donc tant de poussière et de sable? railla-t-elle. Sauf votre respect, monsieur. s'empressa-t-elle d'ajouter, faisant passer son insolence pour une maladresse oratoire.
Feindre ne rien comprendre à l'art de la guerre, ne lui demandait à la vérité que peu d'effort.

Oh mais où avais-je la tête, s'exclama Alcynia, sur le ton de qui arrive à compter ses neurones sur une seule main, j'oubliais Izyella.

La timide jeune fille se rapprocha aussitôt d'Alcynia, dans une suite de bonds graciles, aussi légère qu'un courant d'air, et salua Bethingel. Elle monta en croupe derrière Alcynia, et cette dernière la présenta comme sa petite soeur.

Et observant le paysage désertique qu'elle avait espérée traverser avec le ciel pour seule compagnie, ou avec Alcinoos en compagnon de route à la rigueur, elle regretta son éducation, qui lui interdisait de couvrir Bethingel d'insultes, et de se téléporter aussitôt à Caliia... Pour se faire étriper par le reste d'armée de Hindell quand la nouvelle de sa venue leur serait parvenue...
Une fin pathétique digne d'une reine assurément... Que quelque adroit conteur ne manquerait pas de rendre héroïque et courageuse... Mais Alcynia ne pouvait s'abaisser à pareille débilité...

L'impitoyable Nombre de messages : 53 Age : 34 Date d'inscription : 08/12/2007

Bethingel ne put s'empêcher de trouver grosse comme un maison l'esquisse de cette troublante inconnue.
~Tu prends bien des précautions pour une novice en magie souhaitant exercer son art dans ce pays des dunes. C'est se donner bien de la peine pour une étudiante que se faire aussi discrète au point de débarquer à l'écart, accompagnée d'un aussi frêle équipage, et avec si peu de bagages...~

-Nous sommes au contraire ouverts à tous échanges avec nos voisins, Dame Alycnia...et même disposés à acceuillir leurs navires dans nos ports, surtout les humbles étudiants souhaitant agrandir leurs savoirs, finit-il d'un ton doucereux et cynique.

Cette femme lui plaisait. Sa pratique de la comédie dévoilait une certaine expérience de la politique.

La seconde remarque d'Alcynia provoqua chez lui un rire en sacades. A toute évidence, elle prenait pour un imbécile fini typiquement Hindellien. Tant mieux; il adorait prendre les gens à leur propre jeu.

-Nous souhaitions importer des palmiers dans nos contrées montagneuses. Pour des raisons obscures, et malgré que nous soyions venus en masse afin d'attester de notre profond désir national, ces gens de Phaëris ont refusé catégoriquement, arguant que des brutes comme nous ne sauraient éprouver un désir aussi esthétique.
Je ne vous cache pas que nous avons tous été profondément vexés, reprit-il le plus sérieusement du monde.Du coup, nous avons investi la ville de force. Je crois bien que le Conseil de la Cité des Mages tenait fermement à ses palmiers, car deux d'entre eux sont morts le jour même.

Il sourit à Izyella avec la bienveillance d'un grand-père, et ajouta à Alcynia:

-Mes compliments, Dame, c'est une charmante enfant.

Il se tourna vers Alcinoos.

-Messire, à cheval, je vous en prie, la nuit va bientôt tomber, et le désert est polaire quand luit la lune....

~Un froid de mort où je me sens tout à mon aise~, songea-t-il avec un rictus.

Je préférais m'assurer de la non-hostilité de l'armée de Hindell avant de débarquer... Si c'est excès de prudence à vos yeux que de chercher à conserver sa vie, alors oui je me perds en précautions...

Elle darda sur lui un regard noir, n'aimant guère qu'on souligna la maigre étendue de ses possessions. Que de trésors avait-elle eu entre les mains par le passé! Mais l'habitude de fuir de royaume en royaume lui avait appris à voyager léger.

Quand il employa le mot "humble" à son égard, elle regretta de n'avoir pas en sa possession quelque riche parure, elle se serait fait un plaisir de lui faire avaler. Elle aurait pu lui rétorquer que l'humilité de sa mise et de sa personne ne devrait pas être sujet à l'hilarité, mais elle était née à Aliagan, et à la place de Bethingel, elle n'aurait peut-être même pas accordé un regard, à une étrangère sans le sou.

Bethingel réussit à lui arracher un sourire, et elle se mordit la langue, de peur de ne pas résister à l'envie de lui faire tâter l'étendue de son savoir en matière de magie...

Tiens donc, j'aurais cru qu'Hindell attaquerait Phaëris pour lui dérober sa magie. Mais c'est vrai que pour cela, il leur faudrait savoir comment s'ouvre un livre, secret qu'aucun Phaërisien ne divulguerait, même au prix de sa vie. précisa-t-elle sur un ton très sérieux.

Alcynia n'était que peu dupe du jeu de Bethingel, et la culture des plantes d'ornement ne correspondait pas aux occupations qu'elle imaginait au roi de Hindell. Ainsi qu'à tout souverain responsable... Le jardin de Phaëris avait souffert durant son règne, malgré sa courte durée.

Vous voilà donc libre d'emporter tous les palmiers qu'il vous plaira, conclut-elle sur un ton trop neutre pour être sincère. L'assassinat arbitraire des mages de Phaëris lui paraissait tout à fait crédible, et se moquer davantage de son hôte forcé l'obligerait à vérifier, s'il avait des scrupules à tuer une mage de Meznyl, ce qu'elle n'était pas si sûre de vouloir savoir, après tout.

Elle n'est pas mon oeuvre, rétorqua-t-elle sur un ton ferme, peu désireuse de s'étendre sur le sujet, et Izyella détourna les yeux pour fixer les dunes, comme si elle cherchait résolument à se faire oublier.

Le soudain mutisme d'Alcinoos l'étonnait, d'habitude, on était plutôt à court d'excuses pour le faire taire.

L'aguicheur Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 18/12/2007

Alcinoos s'était à demi assoupi, la nuit était calme, le tempérament et le charmede sa compagne lui détendait les yeux, et puis la nuit il était habitué de dormir! Il avait vécu dans le luxe et l'oiseveté depuis un moment, il n'étais plus habituée à la vie de campagne la nuit, sinon pour des soirées de débauches et de poésie en compagnie de jeune hommes. Le sable des déserts de Phaëris lui avait donné soif. Il avait hâte de gravir les murs de la cité magique et de ramper jusqu'à l'auberge de la douce Isowen pour engloutir tout le vin rosé de la région! Mais pour cela il faudrait aussi rusé, car Alcynia ne devait pas découvrir que la véritable raison de leur voyage en ce pays lointain était de s'enivrer et de ramener des barils de vins. Cela devait lui donner une impression que c'était un voyage romantique, sensuelle, émotionnelle, pour la remettre en contact avec la cité de son enfance et qu'elle redécouvre les souvenirs charmants de cet époque ou elle était fascinée par la magie. Mais la question était, une magicienne peut-être romantique? Les Magiciennes, même au nez si jolie, était avant tout des femmes cruelles, machiavélique, dangereuse, qui vous transforme en gargouille pour un oui ou un non, des êtres sans humour, qui lancent des éclairs de leur yeux et qui aiment les embrouilles! Alcynia n'était pas totalement comme ca...mais Alcinoos l'imaginait ainsi, cette peur douce de la concevoir ainsi le faisait délicieuse frissonner de toute facon. Alcinoos avait une méfiance naturelle pour tout ce qui était magique. Il était un ancien guerrier, maintenant un courtisan débauché, ancien mercenaire au service des gens d'Hindell auquel il s'était faché auprès d'eux après avoir dérobé l'une de leur relique sacré. Mais il avait encore quelques amis là bas, bien qu'Alcinoos savait qu'il serait mieux d'éviter de tomber sur leur patrouille, les bougres seraient capable de lui dérober tout son vin et de brûler Alcynia! Les gens la bas brulaient et persécutaient les sorciers. Il se disait qu'il ne devrait pas être autant protecteur envers la magicienne et que tout les sorciers méritaient ce genre de sort, mais pas elle. Oh là il devenait trop sensible, cette sorcière avait du l'ensorceler, peut-être trouverait il un mage à Phaëris pour le libérer de ce sortilège, mais le vin d'abord, c'était une nécessité.

Alcinoos reprit ses esprits, un jeune guerrier d'Hindell était devant eux et s'entretenait avec Alcynia. Le chevalier, le guerrier, était assez charmant, virile, courtois, une certaine dose de cruauté caché, intuitif. Mais bon Alcinoos avait une net préférance pour les jeunes hommes, et force de l'avouer pour Alcynia quelques fois, dommage qu'elle n'était pas un garcon néanmoins! Cette dernière c'était présenter sous son vrai nom. Intéressant elle était audacieuse et courageuse. Elle était un peu hostile envers le guerrier, réaction normal après tout, ces gens venaient d'envahir une contrée qu'elle devait beaucoup apprécier. Alcinoos trouvait également étrange l'invasion d'Hindell à Phaëris...ce n'était pas honorable ou sage de venir se mêler des affaires des jetteurs de sorts qui de toutes facon étaient imperméables aux doctrines d'Hindell. Peut-être pour l'attrait des trésors cachées et du pillage facile? La précense d'un guerrier ravivait en Alcinoos d'ancienne émotion. Dommage qu'il était la nuit, ainsi l'homme aurait pu admirer son armure rose bien décoré! Malgré l'interdiction d'Alcynia, il avait glissé cette dernière sous sa cape. Les femmes ne comprenaient rien à la guerre! L'on était jamais assez beau et terrifiant pour se jeter dans les bras de la mort et de la bataille. En plus native d'Aliagan elle devrait appréciée son gout du luxe! Peut-être Alcynia accepterait de jetter un sort de lumière pour qu'il puisse montrer son armure à l'inconnu? Le regard d'Alcynia découraga Alcinoos de poursuivre sur cette idée.

Alcinoos avait songé à escalader les murs de la cité pour s'y infiltré, mais maintenant que ce guerrier était là , il serait sans doute plus facile de rentrer dans la cité que de demander un sort de lévitation à Alcynia. Magie de toute facon qu'Alcinoos souhaitait éviter d'expérimenter si il le pouvait. Bien qu'il aurait aimé au fond de lui voir de la magie, c'était sa fascination, mais il craignait surtout d'en être la victime, la réputation d'Alcynia était aussi dangereuse qu'elle était charmante. Il prit la parole en utilisant des politesses du pays d'Hindell qu'il connaissait bien:

-Oh guerrier d'Hindell fils du sang et du fer entremêler, toi qui à la faveur de la mort et le sang honorable d'ancêtres courageux et dignes, je te salue Bethingel Katz, honneur à ton roi et à ses armées, victoire et courage.

-Je suis Alcinoos fils de Marcellus, sujet du royaume de Mezlyn. (inutile de révéler ses titres en Mezlyn de toute facon ils étaient secrets comme à peu près tout ce qui touche le royaume de Mezlyn)

-Contrairement à ma campagne je ne cherche pas à conserver ma vie mais bien à m'assurer de bien mourir, dignement comme les héros des anciens récits du pays d'Hindell. Dame Alcynia n'a d'ailleurs aucune peur à avoir quant à sa vie, puisqu'elle sous ma protection et que cela devrait lui suffire.

Comme d'habitude Alcinoos était gonflée d'orgeuil, d'arrogance, de sufficance et de fierté. Bien qu'il parlait avec diplomatie à l'inconnu nommé Katz.

-Quiqu'onque portera la main sur elle devra m'en répondre, je trancherai le bras aux importuns qui oserons...

Étrange moment de virilité pour un homme habillé en femme! Alcinoos dit cela le plus sérieusement du monde. Sa nature de guerrier reprenait le dessus. Katz comprendrait. Les hommes d'Hindell apprécie la violence et la férocilté. Peut-être Alcinoos avait t'il mis trop de passion dans sa voix également. Révéler qu'il tenait autant à la magicienne pourrait être interpréter comme un point faible, suceptible d'être utilisé comme lui ou de raillerie puisque tout ce qui touche la magie est assez mal vu en Hindell. C'était compliqué...il se rappellait pourquoi il en était venu au vin finalement...enfin peu importait.

-Nous apprécions l'hospitalité des hommes du Roi d'Hindell. La nuit est froide comme une épée qui n'a pas tirer le sang depuis trop longtemps.... (c'était son cas bien sur, tout le temps libre d'Alcinoos n'était plus désormais que jeu d'intrigue et de charme). Nous venons à Phaëris pour du commerce et des affaires privées, nous ne déclinerions pas une invitation honorable à boire des hommes d'Hindell mais sinon, guerrier, nous apprécierions aller à nos affaires, ma compagne est fatiguée...elle à jeter trop de sort pour tenter de me séduire ces derniers jours ou de me transformer en gargouille… d'ailleurs méfiez vous...

Par contre ce fut lui qui bailla! C'était ennuyant tout ca.Il sourit à Alcynia après sa réplique sur ses sorts. Il résista à l'impulsion de la prendre par la main et de fuir jusqu'à la taverne! Les choses allaient un peu trop lentement pour Alcinoos et il désesperait de pouvoir reboire de la liqueur doré un jour!

-Pouvons nous entrer dans la cité, ou devons nous escalader les murs?

-Euh Lady Alcynia...cela ne veut pas dire que je veux être transformé en quelque chose de déplaisant! Vous avez déja pétrifiée mon coeur... éviter de faire pareil avec mon corps, cela serait une perte terrible pour les courtisans de la cour! J'ai rencontré l'autre jour un jeune joueur de flûte....les sons instrument était aussi mélodieux que votre voix , vous devriez vous mettre au chant aussi je crois, en Hindell les femmes aiment bien chanter la gloire des guerriers. Il y aurais de nombreux couplets intéressant à faire sur moi...ahem. Si si vous devriez vous reconvertir à la musique ou la danse...! Cela serait charmant et poétique.

Ahhh j'ai bien cru mourir de soif dans ce désert...vous ne pourriez pas faire apparaitre du vin oh dame-oasis des étoiles? Au fait pas question de repartir par là! Je déteste les scorpions et les trucs du genre!

Il déposa une Orchidea sur les cheveux d'Alcynia. Une fleur de séduction qu'il avait prise dans le désert, bien qu'Alcynia risquait de la reconnaitre. Alcinoos avait décidé qu'il ferait d'Alcynia une DOUCE et DOCILE jeune femme avec ses lecons. Plus de magicienne dangereuse qui risquait de le faire disparaître! Il se dit à quelques parts que sa serait dommage qu'elle perdre son caractère si indomptable. Aussi il cherchait d'avantage à la provoquer, qu'il croyait en sa réussite de faire d'elle une courtisane. Alcinoos cherchait surtout à tromper son ennui et le manque d'alcool.

-Au fait guerrier, vous n'auriez pas quelques esclaves à bon prix à vendre? Je ommis d'apporter un domestique avec moi...

L'impitoyable Nombre de messages : 53 Age : 34 Date d'inscription : 08/12/2007

Réponse anachronique pour le moins, mais qu'importe ^^.

La remarque de Dame Alcynia lui donna une brève mains intense envie de broyer de sa main gantée. Bien qu'il eut tout à fait pu garder en lui cet instinct, il s'accorda la liberté de torturer de sa main droite la bride de sa monture. Il se tourna vers cette demoisellle au verbe haut, encore une fois avec un sourire narquois. Néanmoins, son regard brillait. Ses pupilles étaient rétractées en deux grains noirs, et ses yeux perçants semblaient vouloir sortir de leurs orbites.

-C'est grand compliment que vous me faites-là, si je n'ai jamais ouvert un livre, mon expression de courtisan n'en est que plus innée. Evitons de trop nous couvrir d'amabilités, je ne tiens guère à faire des jaloux.

Il pesait soigneusement ses dires. il percevait les dires d'Alcynia comme autres qu'une simple pique envers son honneur national. Elle mentionnait Meznyl, mais nourissait apparement un curieux attachement envers Phaëris...

Enfin, l'autre invité sortait de son mutisme. Curieusement, il était vêtu, à ce que l'obscurité lui en laissait percevoir, d'une armure aux épaulettes travaillées. Drôle d'idée que d'arriver ainsi accoutré dans le contexte présent...sans compter le climat.
Et cette armure arobrait une teinte étrange, que l'obscurité noire l'empêchait de discerner clairement.

Le jeune homme l'apostropha de manière fort lyrique, à un point presque exagéré. Peu importe, il jouerait encore le jeu.

-C'est grand honneur que vous me faites, ainsi qu'à mon peuple, messire. Je déplore néanmoins que nous n'ayons pu démontrer notre valeur guerrière jusqu'à céans; remarquez que la situation actuelle est bien plus profitable...pour tous.

Je vous salue bien bas en ces terres ensablées, Alcinoos, fils de Marcellus. N'ayez nulle crainte pour votre compagne, je serai le roi des sots si j'attentais à sa vie en ces lieux; et quel gâchis pour nos deux royaumes-ou plus, laissa-t-il échapper dans un murmure précipité et rauque- .

Il ne sera pas dit que nous attentons à la vie de nouveaux venus, même dans une contrée à l'avenir aussi incertain....

Néanmoins, reprit-il avec une douceur empoisonnée, je me dois de m'inscrire en désacord avec vos pourtant louables paroles...mais Sa Majesté compte bien vous accueillir en personne, qu'il ne soit pas dit que le Héraut de la Lumière négilgea ses hôtes...

Et en rien l'entrée de Callia nous vous prohibons. Une fois les formules et le devoir d'hospitalité accomplis, nous veillerons à vous fournir fort beau logis en ville le temps de votre périple...

Avec ce même sourire sournois, voire malveillant, il invita élégamment ses "invités" à prendre la tête de la file.

Alcynia répondit à Bethingel par un sourire narquois, avec la prestance d'une dame qui préfère se taire plutôt que de déshonorer son rang.

°Cessez de jouer à l'andouille, à force je vais finir par y croire.°

Voyant Alcinoos entrer en scène, elle songea que tout allait aller de mal en pis. Alcinoos était incontrôlable et fantasque, mais à Meznyl, cela ne l'avait jamais choqué particulièrement, tandis qu'elle voyait maintenant qu'il n'encouragerait pas leurs hôtes à les voir d'un bon oeil. Même si du point de vue d'Alcinoos c'était tout à fait le contraire.
Elle en vint même à songer, que lorsqu'il avait prétendu avoir vécu à Hindell, ce n'était peut-être pas que pure bravade.
Dans le doute, elle le laissa parler sans s'en mêler, préférant s'avachir sur l'encolure de son cheval, d'un geste si las, que l'on pouvait presque s'attendre à la voir brouter de l'herbe.
Elle ne put s'empêcher de pense qu'Alcinoos faisait irrémédiablement parti des gens qui se plaise à écouter le son de leur propre voix, et crut un instant que ces palabres ne prendraient jamais fin!

Ainsi il n'y avait pas eu effusion de sang? Que les rues de Phaëris aient épargné par un malheur si odieux l'apaisa légèrement.

Elle ne prit pas la peine de souligner qu'elle n'avait pas plus envie de trinquer à la gloire d'Hindell, que de changer Alcinoos en gargouille, mais Bethingel n'avait nul besoin de cette information, et Alcinoos devait le savoir pertinemment...

Vous tenez en bien grande estime les mages de Meznyl, remarqua Alcynia, mais si je puis me permettre, cela est tout à votre honneur.
Alcynia tenait en effet la magie de Meznyl comme redoutable, et qu'elle ne la maîtrisa pas, était un détail qu'elle préférait omettre.

Puis-je savoir pourquoi le roi d'un empire si prestigieux prendrait la peine de descendre de son piédestal pour nous accueillir? Je ne trahirai pas mes pairs d'une quelqu'une manière, et messire Alcinoos non plus, Meznyl gardera ses secrets.

Qu'ils furent tous les deux habitants de Meznyl par le hasard du destin était un fait qu'elle ne préférait pas souligner.

Ce devait être un spectacle fascinant, répondit-elle sur un ton railleur, en songeant qu'Alcinoos était incapable de lui faire un compliment sans se vanter indirectement, de ses conquêtes ou de ses ébats. Je n'ai aucun désir de me faire ménestrelle dans les jours à venir, bien qu'il vous en déplaise, messire Alcinoos.

°Et sûrement pas pour chanter les louanges, d'un guerrier dont le plus grand ennemi qu'il ait jamais transpercé de son épée est sans doute un fût de chêne!°

Non pas que la magicienne ait décidé de ménager Alcinoos, mais elle préférait que Bethingel le voit comme un homme excentrique aux goûts extravagants, que comme un pleutre à la panse bien remplie...

Je m'excuse de n'avoir pas pensé à emmener une outre de vin avec moi, déplora Alcynia sur un ton cynique. Il n'est pas en mon pouvoir de vous en fournir une, il eut fallu faire vos bagages avec un plus grand soin, messire Alcinoos.

Ce n'était pas la vérité mais elle ne tenait pas à faire étalage de ses pouvoirs. Qu'on la prit pour quelque sorcière ou diseuse de bonne aventure la servirait bien plus.

Elle lança un regard en biais à Alcinoos lorsqu'il glissa la fleur dans ses cheveux, comme un avertissement muet au sujet de quelque péril fatal qui risquerait de le guêter s'il continuait à profiter de la situation. Qu'elle aima ou pas un tel individu, était un sujet dont elle ne voulait pas voir débattre Bethingel.

Elle avait la certitude que les propos bienveillants de Bethingel étaient de fort mauvais augure et le désir de disparaître pour réapparaître sur son lit douillet dans la tour royale de Meznyl, la taraudait sournoisement.

Avec un sourire espiègle, elle prit la tête de la file, résistant au désir de lancer sa bête au triple galop.

L'aguicheur Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 18/12/2007

Alcinoos voyait la rencontre avec le seigneur de Bethingel d'un très mauvais oeil. Il avait déja perdu assez de temps comme cela! Il avait soif! Il avait froid! Il avait sommeil! Il s'ennuyait! Il grogna néanmoins habilement. Il avait encore en lui du guerrier fier et arrogant:

-Il est un temps ou les hommes d'Hindell se satisfaisaient d'un simple camp sous les étoiles, et ils n'avaient pas à venir "se réfugier" dans les cités dorées des magiciens douillets. De plus comment votre seigneur peut-il offrir l'hospitaliter dans une cité qu'il ne lui appartient pas? Les coutumes et l'honneur se perdent je dirais... Vous devez souciez des allées et venues de simple métèques alors que vous devriez chercher gloire et mort... Je vous plains, guerrier des steppes.

-Si je dois prendre place dans une colonne, dans la file, ce sera comme le premier des guerriers, je suis bien né, je commande, et j'irais là ou il me chaux, et ceux qui veulent y redire, devrons tirer l'épée jusqu'au fond de mes entrailles.

-Mais j'ai promis de protéger dame Alcynia, la courtoisie me demande d'aller là ou elle va... Si Alcynia est prête à vous suivre, soit....J'ose espérer que l'hospitalité de votre seigneur est à MA hauteur, et aussi honorable que vous l'avez prétendu Bethingel... Les dieux de la guerre sont témoin de vos paroles et de ma fougue...

Alcinoos jugea inutile de continuer avec des menaces... Il parlait encore assez bien! Il se surprit lui même. Mais maintenant il n'était plus qu'un courtisan décadent... Mais cela faisait de lui un homme plus raffiné, qui partagait les murmures des rois, sinon leur lit! Il éclata de rire! Il suivit Alcynia en louchant sur le bas de son dos.